La famille Hernandez

août 19th, 2025

Les anges noirs

août 14th, 2025

Bouillon vénéneux.

Voilà qui prouve, s’il en était vraiment besoin, qu’on peut tourner un film intéressant, sobre et enlevé, sans budget considérable, sans acteurs de grand premier plan et pour autant donner un spectacle de qualité, même s’il est acide. Le réalisateur, Willy Rozier, de modeste notoriété a tourné entre 1934 et 1976 une trentaine de films, notamment Manina, la fille sans voile (1953), deuxième apparition à l’écran de Brigitte Bardot et la série des Callaghan, espion international, dont le premier À toi de jouer, Callaghan (1955) précédait trois autres réalisations que je me suis fait un devoir de commenter, malgré leur médiocrité. Read the rest of this entry »

La poudre d’escampette

août 10th, 2025

Fumée sans parfum.

Il y a un mystère Philippe de Broca, que je ne parviens pas à percer. Comment un réalisateur aussi délicieux, gai, drôle, léger, maître de la cabriole et de la désinvolture peut-il trop fréquemment s’égarer dans la bouillie ? Comment peut-il, deux ans après ce presque chef-d’œuvre de L’homme de Rio parvient-il, dans un genre analogue et avec le même acteur principal, Jean-Paul Belmondo, saboter à un point tel Les tribulations d’un Chinois en Chine ? Et cela dans toute sa carrière, qui a été assez longue (en gros de 1960 à 2004) et dense (une trentaine de longs métrages). Et plus encore sans que réussites et ratages soient le résultat d’une évolution ou d’un mûrissement ?

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Jackie Brown

août 9th, 2025
Tendre monde du crime.

Le fait est que je me suis mis tard à regarder les films de Quentin Tarantino et qu’à part le dernier en date, Once upon a time in Hollywood, plutôt réussi au demeurant et vu en salle, je les ai découvert sans continuité, un peu au hasard. Finalement, s’agissant d’un réalisateur qui ne tourne pas tellement que ça, il ne me manque que Boulevard de la mort et – surtout – Pulp fiction que je finirai bien par regarder. On peut donc bien dire que je ne nourris aucune animosité pour le metteur en scène, qui compte, incontestablement dans le cinéma contemporain et j’en suis même arriver à ne pas lui en vouloir pour avoir piqué à mon cher Nikita Mikhalkov et à son admirable Soleil trompeur la Palme d’or de Cannes en 1994 ; après tout, qu’est-ce qu’on en a à faire des récompenses de la Profession ?

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Requiem pour un vampire

août 5th, 2025

Carnet de voyages.

Dans la riche palette de nullités commises par Jean Rollinvoilà un film qui récolte le pompon ; il est malheureux qu’il ne soit pas possible de mettre à ce genre de film une note inférieure à zéro, mais j’aurais bien aimé. Il est vrai qu’il faut avoir un peu de jugeote et de distance : on ne distribue pas les notes en fonction de la qualité intrinsèque du réalisateur, bien plutôt grâce à une échelle interne qui situe, les uns par rapport aux autres, les films réalisés dans une même structure. Pour être bien clair, je ne dresse pas en ordre les films que j’ai vus de Jean Rollin et ceux de Jacques Becker ou de Julien Duvivier : vraiment là, on ne joue pas dans la même catégorie. Read the rest of this entry »

Amère victoire

août 4th, 2025

Désert haineux.

D’un côté le Major (commandant) David Brand (Curd Jürgens), militaire de carrière, mais qui a passé plus de temps à dresser des états d’effectifs et de vivres qu’à combattre avec des armes. De l’autre le Captain Leith (Richard Burton), archéologue contraint de faire son devoir, mais sceptique sur les fins des combats. L’un et l’autre sont coincés dans le conflit qui oppose les Alliés et le IIIème Reich à la limite de l’Égypte, occupée solidement par les Britanniques et la Libye accaparée par les Allemands, venus en renfort des Italiens englués en Abyssinie. Le récit est simple : il s’agit, pour les Anglais, d’aller récupérer à Benghazi, en Cyrénaïque, les plans d’action de l’Afrika Korps. Un commando est constitué pour cette difficile mission.

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Noyade interdite

juillet 8th, 2025
Les Errynies.
Comme souvent dans le cinéma de Pierre Granier-Deferre, il y a beaucoup de qualités et pas mal de défauts. Une manière de filmer impeccable mais aussi un peu lisse : c’est techniquement très réussi mais ça manque d’émotion. Ceci alors même que le réalisateur, dans Noyade interdite dispose d’un beau matériel vénéneux ; mais ce matériel, pourtant assimilable à celui qu’il avait déployé dans son film précédent, Cours privé, davantage réussi et prenant, ce matériel qui s’appuie sur une histoire policière complexe et une bonne dose d’érotisme sur papier glacé (si j’ose écrire) n’est là pas très bien utilisé. Dans Noyade interdite, tout est bien, mais dans le désordre.

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Les filles de la concierge

juillet 5th, 2025
  1. Un joli brin de fantaisie.

Artisan de qualité qui n’avait pas beaucoup foi en son talent (et qui avait assez tort), Jacques Tourneur frappe par son éclectisme et la variété des sujets qu’il aborde. Lancé d’abord par les comédies françaises légères, il est passé, alors qu’il avait rejoint les États-Unis, par l’espionnage (Phantom raiders 1939), l’horreur exotique (La féline 1942, Vaudou 1943, L’homme léopard 1944) ; mais aussi le western (Le passage du canyon 1946), l’aventure médiévale (La flèche et le flambeau 1950), le récit pirate (La Flibustière des Antilles 1951), le péplum (La bataille de Marathon 1959). Read the rest of this entry »

Toute la ville accuse

juillet 1st, 2025

Conte de Noël.

Voilà un charmant petit film, un peu nigaud, un peu niais, mais qui se laisse suivre avec le plaisir qu’on éprouve quand on revoit de vieilles choses aimées… La France provinciale du milieu des années 50, la mode invraisemblablement laide que les femmes portaient, les quais de gare où s’affairaient les porteurs qui s’occupaient des malles et des formalités,les dames bourgeoises, mère et fille, qui, les après-midi du dimanche assistaient aux vêpres, les guérites minuscules de la Loterie nationale où des veuves de guerre vendaient leurs dixièmes, les garages Simca, les gros pardessus des messieurs, les policiers qui portaient des képis et qui, la nuit, patrouillaient sans crainte d’être attaqués par des bandes ethniques, les gamins qui jouaient à n’importe quoi dans des rues encore sûres, les liasses de billets de banque. Plein de choses merveilleuses. On le sait, c’était mieux avantRead the rest of this entry »

Tu ne tueras point

juin 26th, 2025

Le saint de marbre.

Lorsque Claude Autant-Lara a pris la tête de la liste du Front National aux élections européennes de 1989, le Camp du Bien a été horrifié, scandalisé. Tout juste s’il n’a pas prêté au grand cinéaste la paternité idéologique du Triomphe de la volonté ou du Juif Süss,œuvres emblématiques du cinéma nazi. En fait la doxa moraliste était décontenancée qu’un homme qui avait été un de ses fermes compagnons de route ait changé d’orientation et de chemin et soit passé au service de la droite dure. Mais en fait depuis toujours Autant-Lara ruait dans les brancards et n’était pas cataloguable. Vilipendé par la Droite avant la guerre, bien qu’il n’eût pas été conforme aux standards staliniens, il apparaît plutôt comme un anarchiste antimilitariste, anticlérical, anti bourgeois mais qui, pour autant n’aime pas le populo. Quel film est plus noir que Douce, plus méprisant envers l’Humanité tout entière que L’auberge rouge, plus empli de mépris de classe que La traversée de Paris ? Read the rest of this entry »