Trufficulture.
Petit film qui se laisse voir d’un réalisateur, Christian Vincent, qui avait entamé sa carrière par un film original, La discrète, mais qui s’est perdu ensuite dans l’insignifiance (ou, si l’on préfère, dans les marécages du cinéma français archi subventionné).
Les saveurs du Palais repose sur le tout petit brin d’anecdote du choix fait par le Président François Mitterrand de prendre à son service, pour son usage privé, une cuisinière périgourdine inconnue. Le film est le récit, fondé manifestement sur des articles de journaux et des confidences de la dame, de sa vie à l’Élysée, des jalousies que son arrivée impromptue suscite et des tours de force qu’elle accomplit.
Ce récit est lié avec des séquences de la vie postérieurement vécue par Hortense Laborie (Catherine Frot) sur une base française de l’Antarctique, où, lasse des avanies subies, elle s’est pour un temps retirée.
On le voit, c’est d’une minceur étique, heureusement relevée par des menus qui ne le sont pas et où de superbes produits sont esthétiquement mis en valeur et ouvrent l’appétit du spectateur gourmet. Quelques notations et remarques sur la vie quotidienne dans les allées de la Présidence (et, contrairement à certains, je n’ai pas vu les ridicules des hommes de l’Elysée, politiques, gestionnaires ou médecins, mais simplement des mondes différents qui, comme dans toutes les sociétés, s’entrechoquent et ne se comprennent pas).
Jean d’Ormesson s’amuse beaucoup à être un Président sceptique et gourmand et parvient assez bien, sous la différence évidente des physionomies, à rendre compte de cette facette du Président Mitterrand. Catherine Frot est, comme la plupart du temps, excellente et joue fort bien cette dame (qui s’appelait en réalité Danièle Mazet-Delpeuch), complètement perdue dans un monde qu’elle ne comprend pas mais qui, en vaillant petit soldat du Sud-Ouest, fait de son mieux.
C’est gentil mais tout de même assez insignifiant.