120 rue de la Gare

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Accablant !

J’ai vraiment du goût pour le nanar français des années de jadis, nanar que je défends sans ménager ma peine, et que j’essaye même de promouvoir, sans grand succès, eu égard au caractère désespéré de mon combat ; ça ne fait rien, je continuerai ! Mais il y a des jours où l’on se sent décidément trahi par les siens ! Et il faut vraiment ma patience et mon indulgence infinies pour supporter – et même revoir, car je me suis infligé l’épreuve – ce film d’une nullité épouvantable !

 

Guère amateur de romans policiers (je ne classe pas du tout les Simenon dans cette catégorie, évidemment !) je ne sais pas si le personnage de Nestor Burma a connu de meilleurs avatars, mais je le souhaite, par respect pour la mémoire de Léo Malet !

120 rue de la Gare offre une intrigue épouvantablement compliquée, à la limite du ridicule, mais surtout une distribution accablante : René Dary qui avait commencé sa carrière à 5 ans, avant la Guerre de 14, dans toute une série (plus de 60 films !) de « Bébé » (Bébé philanthrope, Bébé à la ferme, Bébé marie son oncle, etc.) n’a laissé de souvenir qu’à ceux qui regardaient assidûment à la chaîne unique de télévision, la fameuse « Caméra explore le temps« , à ceux qui se souviennent aussi du superbe Belphégor de Claude Barma (le seul, le vrai Belphégor, évidemment, celui de Salomé étant une nauséabonde saleté) ; au cinéma, Dary n’est qu’un second rôle dans Touchez pas au grisbi (rôle de Riton) ; là, en vedette, il est tellement monstrueusement catastrophique en Nestor Burma, violent, agressif et ridicule, que c’en est presque fascinant.

Jean Parédès, quand il n’est pas tenu par un metteur en scène (comme Jean Renoir le tiendra dans French cancan) surjoue dans un rôle de petite lopette crispante… Il n’y a que la très jeune (alors !) Sophie Desmarets qui n’est pas mal du tout, dans le rôle d’Hélène qui, je crois, est l’habituelle secrétaire de Burma…

Enfin ! Le problème des nanars, c’est que, quand ils sont épouvantables, ils (me) fascinent peut-être plus encore…

Je ne gagerais pas que je ne regarderais jamais à nouveau 120 rue de la Gare

 

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