Branquignol

branquignol

Une catastrophe !

J’aurais aimé  livrer  une savante glose ou – mieux encore – une piste polémique susceptible de déclencher cette sorte d’avalanche qui, périodiquement, pour des raisons dont la logique interne m’échappe encore, enflamme un fil de discussion et entraîne les protagonistes  à partir d’une opinion qui en vaut une autre vers des sommets digressifs et des détournements de sens invraisemblables.

Hélas, la réalité de ce message sera infiniment plus terne : adorateur absolu du lumineux Ah ! les belles bacchantes sommet du kitch nanardissime, j’ai frémi de plaisir lors de l’édition de ce Branquignol qui, avec la même troupe, quelques années auparavant, devait, à mon sens, préfigurer le chef-d’œuvre, en constituer la base et la matrice, en porter dans ses flancs les subtils développements.

Le cœur ému et l’œil éveillé, j’ai glissé dans mon lecteur le DVD bienvenu… et j’ai attendu que le tourbillon du burlesque ringard que j’espérais déferle sur l’écran et me plonge dans le nirvana présumé, constitué de numéros absurdes, de fantaisies improbables, de trognes oubliées, mais aussi de charmants minois dénudés, de musiquettes allègres, de trouvailles rigolotes…

Si les premiers étaient bien au rendez-vous, je n’ai trouvé nulle trace des seconds et je me suis copieusement enquiquiné. Amis amateurs de ringardises, fuyez ce titre ! Même l’archéologue expérimenté des horreurs désuètes du cinéma du samedi soir que j’essaye d’être ne tire de ce film rien qui vaille.

Aucune origine n’est belle, ne cessè-je de répéter. Avant que la sublime outrance des Belles bacchantes précitées ne vienne toucher le monde ébloui, sans doute fallait-il que Robert Dhéry se fît les quenottes sur un ratage absolu, de la même façon que Claude Sautet avant de nous donner quelques uns des plus beaux films du dernier demi-siècle avait dû passer par l’ignominie absolue de Bonjour sourire !

Donc, fuyez ; je crois faire œuvre de salubrité publique de vous le conseiller ; laissez l’humble archiviste que je suis serrer tout au fond des rayons de sa DVDthèque cette esquisse négligeable où même le grand Julien Carette parvient à être insignifiant.

C’est dire !

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