Ça se laisse regarder
Ce Duvivier tardif intervient après le mitigé Le diable et les dix commandements
et avant l’incertain Diaboliquement vôtre
; c’est la fin et l’immense cinéaste de Pépé le Moko
, de La belle équipe
, de La fin du jour
, de Voici le temps des assassins
a poussé déjà son chant du cygne avec Marie-Octobre
. Mais il est un de ceux qui ne conçoivent la vie qu’en tournant : ça abime un peu la légende, mais c’est du domaine du vital !
Et puis ce n’est tout de même pas mal du tout, à bien des coudées au dessus de la production courante ; l’histoire, tirée de James Hadley Chase a été adaptée par René Barjavel : ce n’est pas rien ! Et c’est donc un bon récit plein de suspense, assez étouffant quelquefois, qui se tient très bien psychologiquement : une femme – Catherine Rouvel
– qui a épousé un type plus âgé qu’elle – Georges Wilson
– pour fuir sa condition, mais qui n’a qu’une envie, désormais : s’en débarrasser pour vivre une autre existence… Et quand l’opportunité se présente…
Film noir, à personnages glauques et à fin habile.
Un grand défaut, toutefois : les deux autres principaux protagonistes masculins sont au dessous de tout : Jean Sorel, pâle émule de Delon
, parce qu’il a toujours été trop mièvre, Robert Hossein
, parce que c’est un entrepreneur de spectacle prospère, mais nullement un acteur.
Dommage…