Les fragments d’Antonin

Premier film intéressant

Premier film qui n’est pas dénué de maladresses, notamment par un rythme un peu lent, quelquefois, et, ça et là, des bribes de textes un peu trop écrits (le propos initial du Professeur Labrousse exposant le cas d’Antonin, qui aurait gagné à être prononcé en voix off), ainsi que le jeu de temps à autre trop frémissant d’Antonin (Gregori Derangère), mais film intéressant, très bien photographié, doté d’une musique superbe.

Aussi – et peut-être surtout – l’intelligence et la rectitude du propos ; un film de plus sur la Grande Guerre, la dureté de la vie des combattants, les épouvantables traumatismes encourrus ? Oui, sans doute, mais un film qui s’appuie sur une documentation sans failles (large collaboration avec le Service historique de l’Armée) et sur un récit plein de nuances, aussi éloigné des dérives iréniques et chauvines des films d’avant-guerre que de la tendance actuelle qui se complait dans la dénonciation à la fois puérile et idéologique des horreurs du conflit.

Une collection de scènes terribles et fortes (le tri des blessés par le chirurgien – excellent Niels Arestrup -, l’attente des hommes dans la tranchée, juste avant de partir à l’assaut).

fragments_dantonin-a853cJ’aime moins l’intrigue sentimentale, qui me semble un peu plaquée pour introduire un élément féminin (Anouk Grinberg) dans un monde presque exclusivement masculin, mais c’est en tout cas infiniment supérieur à cette Chambre des officiers de François Dupeyron trop romanesque, voire mélodramatique.

Film inégal, mais plein de promesses.

Sortira en salles en novembre (profitons des dates-anniversaires, tant que certains se les rappellent !)

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