Alors que Rosemary’s baby présente une secte d’adorateurs du Malin presque débonnaire et tranquille, La malédiction
ouvre la porte sur de vrais satanistes conscients, organisés, déterminés. On lit dans leurs yeux leur Foi sombre, leur absolue volonté de hâter, de permettre le règne de l’Antéchrist, et leur totale indifférence au sort des autres, et à leur propre sort ; d’où quelques personnages dont on se souvient durablement, comme Mrs. Baylock, la nurse hallucinante (Billie Whitelaw
), mais aussi ces prêtres apostats, collaborateurs occasionnels du Démon, repentis et terrorisés, mais incapables d’en quitter l’emprise ; d’où ce climat de conspiration et d’inquiétude perpétuelles présent tout au long du film, dans le parc ravagé par la soudaine tempête, dans le cimetière italien assiégé par les molosses, dans les ruelles poisseuses de Terre Sainte, qui recèlent le secret de Damien Thorn (Harvey Stephens).
On aura beau dire que la structure narrative est des plus classiques – une mystérieuse et apparemment invraisemblable horreur, la difficulté d’y accéder, les révélations qui s’accumulent, la décision, finalement prise trop tard -, elle est drôlement efficace, s’appuie sur une excellente distribution (Gregory Peck, Lee Remick
), et sur une musique très réussie.
Le deuxième volet de la trilogie, Damien est presque aussi réussi que le premier, grâce (si j’ose écrire !) notamment à l’excellente qualité du jeu de Jonathan Scott-Taylor, qui incarne Damien enfant, puis adolescent, sur le visage de qui passe toute la malfaisance du monde.
En revanche, le troisième volet, La malédiction finale, est une catastrophe complète.