Le chat

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Bien sûr, si l’on n’a pas le moral…

Le pugnace défenseur que je suis, ou essaye d’être, du cinéma de Pierre Granier-Deferre rejoint avec plaisir la cohorte de ses admirateurs dans la célébration de ce chef d’œuvre ; il y a tout – et surtout de la tristesse – dans ce film ; la tristesse pesante mais aussi le désespoir devant les années enfuies et surtout les espoirs massacrés, il y a la grisaille des vies, si bien accentuée par la désespérance des banlieues, la qualité extrême de l’interprétation, y compris celle d’Annie Cordy, bien meilleure actrice qu’elle n’est chanteuse (on l’a vue excellente, à a même époque, à peu près dans Le passager de la pluie…)

L’histoire, comme souvent pour les œuvres de Simenon portées au cinéma est très réadaptée : dans le roman, Juliette Bouin (Simone Signoret) est issue d’une bonne bourgeoisie industrielle, tombée dans une médiocrité financière relative et la différence de classe sociale avec Julien (Jean Gabin) qu’elle a épousée sur le tard explique sans doute davantage la mécanique de l’aversion qui monte entre les époux ; mais la relation Gabin/Signoret aurait sans doute moins bien fonctionné.

Dans les suppléments de l’édition DVD Canal+ classique, Granier-Deferre explique drôlement que Simone Signoret redoutait beaucoup de tourner avec Jean Gabin, notamment en raison de leurs positions politiques respectives ; n’empêche qu’à l’écran ces réticences initiales n’apparaissent pas une seule seconde…

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