Author Archive

Hippocrate

lundi, juillet 13th, 2015

Affiche HippocrateDe la gnognote.

On ne m’avait pas dit de mal de ce film de série présenté l’an dernier et retrouvé sur Canal +, un soir où l’on a la flemme de chercher quelque chose d’un tout petit peu ambitieux et où on se résout à s’endormir dans le paysage télévisuel qui fait le quotidien de millions de braves gens. (suite…)

Un long dimanche de fiançailles

jeudi, juillet 9th, 2015

Affiche Un long dimancheÇa entre par un œil, ça sort par l’autre…

Ce n’est pas en filmant en travelling arrière des tranchées faites de boue, de sang caillé (et de merde, osons le dire) que Jean-Pierre Jeunet, malgré qu’il en ait, peut se mettre dans le sillage du Stanley Kubrick des Sentiers de la gloire. Ce n’est pas non plus en mettant l’accent avec une certaine lourdeur sur les exécutions capitales que la hiérarchie – toujours structurellement odieuse – a été bien obligée d’ordonner pour que la guerre puisse être gagnée. (Je sais bien le discours sur l’absurdité, l’horreur et le scandale de la guerre ; je suis bien parallèlement contraint d’observer que la guerre existe depuis la plus haute antiquité, qu’elle est certainement aussi substantielle à l’Homme que la respiration et que, de ce fait, il est un peu vain de geindre sur son existence). Le pamphlet antimilitariste est un genre qui se porte volontiers au cinéma, mais qui finalement n’a pas plus beaucoup de poids dans la réalité que le pamphlet anticapitaliste. (suite…)

Coups de feu dans la sierra

samedi, juillet 4th, 2015

Affiche coups de de feuLa crasse arrive dans le western.

J’enfonce évidemment des portes ouvertes en indiquant que dès son premier film notable, Sam Peckinpah marque déjà sa fascination pour la décadence du mythique Ouest étasunien, démythification entraînée par le passage du temps et l’irruption de la modernité, mais aussi, évidemment démystification de ses valeurs, réelles ou prétendues. Tout cela culminera dans La horde sauvage et dans Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia !, les mitrailleuses et les avions faisant irruption dans un paysage jusqu’alors dominé par le Colt, la Winchester et le cheval. (suite…)

Le quai des brumes

samedi, juillet 4th, 2015

Affiche quai-des-brumesLe manifeste du réalisme poétique.

Est-ce qu’aujourd’hui Hôtel du Nord (le film suivant de Marcel Carné) ne tient qu’à Atmosphère, atmosphère lancé par Arletty à Louis Jouvet et au dialogue d’Henri Jeanson ? Sûrement pas, pour qui est de bonne foi. Est-ce qu’aujourd’hui Quai des brumes ne survit que grâce à T’as de beaux yeux, tu sais… glissé tendrement par Jean Gabin à Michèle Morgan et au dialogue de Jacques Prévert ? Là, la chose mérite un peu davantage d’être discutée… (suite…)

Million dollar baby

mardi, juin 30th, 2015

Affiche million-dollar-baby-2004-12-gNe fait pas dans la dentelle...

Un peu victime de la fin extrêmement pathétique et sans doute aussi d’une petite faiblesse due à la canicule de ce début d’été, j’étais tout proche de donner une très bonne note à ce film de Clint Eastwood, cinéaste que je m’acharne à découvrir et qui, jusqu’à présent en tout cas, ne m’a pas donné des émotions bien profondes, m’apparaissant comme un habile faiseur de films noirs mais plutôt tordus. (suite…)

Cinéma Paradiso

samedi, juin 27th, 2015

Affiche cine-paradiso-13042Trop d’histoires dans ce cinéma…

En fait, il y a trois sujets dans le film et, sans doute, un de trop, parce qu’il devient à un moment donné trop difficile de maîtriser d’une même main les fils qui s’enchevêtrent ou qui s’éloignent . Et il ne faut pas ouvrir trop de portes, parce qu’il est bien difficile de les refermer avec la même maestria.

Trois portes, donc, dans Cinema Paradiso, trois orientations tissées ensemble, mais qui n’ont pas une identique puissance et dont le déséquilibre fait boiter le film. (suite…)

Comme un avion

mercredi, juin 24th, 2015

Affiche comme un avionInsignifiant.

Quand on n’a rien à dire mais qu’on veut tout de même tourner un film (pourquoi ? pour s’occuper, pour boire des coups avec des copains dans un cadre charmant et champêtre, pour zieuter des jolies filles, parce qu’on a des arriérés d’impôts à régler ou que l’appartement est en réfection et que, tant à coucher à l’hôtel, autant que ce soit payé par la production ?), quand on n’a rien à dire, donc, mais qu’on est Bruno Podalydes, garçon doué et chéri des médias, on ne s’arrête pas à de mesquines contingences : on tourne, sans se préoccuper qu’on va tourner n’importe quoi. (suite…)

La maison des bories

lundi, juin 22nd, 2015

De jolis souvenirs un peu minces.

Je conservais un souvenir très ancien et estompé du film, sans doute un peu trop noyé, précisément dans la brume dorée du passé, le cadre magnifique de la Haute-Provence, la beauté adéquate de la musique de Mozart et la blondeur lumineuse de Marie Dubois.

Tout cela, capté sur une chaîne de télévision et revu l’autre soir avec bienveillance et attention, demeure, mais ne suffit tout de même pas à hausser La maison des bories au rang que je pensais.

(suite…)

Le chant de Bernadette

samedi, juin 20th, 2015

Affiche Le_chant_de_BernadetteHistoire sainte.

Me méfiant comme de la peste de la religiosité étasunienne, trop souvent empreinte d’évangélisme et de littéralisme, je n’aurais certainement jamais regardé Le chant de Bernadette, dont j’ignorais jusqu’à l’existence, si d’éminentes plumes (par ailleurs mécréantes proclamées, mais les voies de Dieu sont impénétrables !) ne m’avaient donné du film d’Henry King, cinéaste inconnu à mon bataillon, les plus élogieuses appréciations. (suite…)

Le poison

jeudi, juin 18th, 2015

Affiche Le poison - afficheQui a financé ça ?

On se dit qu’en 1945, les ligues antialcooliques qui avaient réussi à imposer aux États-Unis la ridicule Prohibition de 1919 à 1933 avaient encore de la ressource et des picaillons à dépenser. Parce que, s’il n’a pas été stipendié, il me semble impossible qu’un homme aussi civilisé que Billy Wilder ait pu tourner ce léger et grossier tout à la fois film de propagande à qui je donne une note moyenne de faveur, conscient que j’ai été souvent assez sévère envers ce réalisateur. Ma note tient aussi d’ailleurs au plaisir nostalgique que j’ai eu de voir arboré à l’écran un fort beau manteau d’ocelot. Nous étions encore à l’époque où la triomphante Vertu écologique ne s’était pas encore emparée du cerveau occidental et où les femmes portaient fourrure… (suite…)