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Volga en flammes

jeudi, janvier 15th, 2015

affiche-Volga-en-flammes-1934-1Du souffle et de la Russie.

Lorsque ça vous est proposé en solde pour presque rien sur le site de la FNAC, comment ne pas s’intéresser à quelque chose d’aussi singulier et au titre si ample que Volga en flammes ? Imaginez, tiré d’une histoire de Pouchkine (La fille du capitaine), un film qui transpose dans les dernières années du 19ème siècle la révolte de Pougatchev contre Catherine II, intervenue en 1773-1774 ; ajoutez que c’est filmé en 1934 par Viktor Tourjansky, Russe émigré en France pour fuir la révolution communiste ; que 1934, c’est la période où Staline a définitivement gagné la partie, Zinoviev et Kamenev éliminés, Trotsky exilé, la NEP abolie, la collectivisation des terres achevée ; on reprend son souffle, si je puis dire, avant les Grandes Purges de 36-38.

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La garçonnière

mercredi, janvier 14th, 2015

La solitude, évidemment…

S’il n’était un tout petit peu trop long, je hausserais bien mon appréciation sur La garçonnière, qui vient de me réconcilier presque avec le cinéma de Billy Wilder, capable du meilleur (Boulevard du crépuscule) comme du bien banal (Avanti !) mais qui bénéficie, en tout cas, d’une renommée peut-être un peu au dessus de sa vraie valeur. (suite…)

La chatte sort ses griffes

lundi, janvier 12th, 2015

Une suite inutile

Comme La Chatte, sortie en 1958, avait rencontré un immense succès public, l’idée est venue aux auteurs, Henri Decoin et Jacques Rémy (et sûrement un peu aussi aux producteurs !) de réaliser une suite.

Ce qui était embêtant c’est que Cora Manessier (Françoise Arnoul), qui avait trahi (involontairement) par amour son réseau avait été exécutée à la fin du premier épisode par son chef, le capitaine Debrun (remarquable Bernard Blier) et laissée pour morte sur une route de campagne.

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La chatte

dimanche, janvier 11th, 2015

Bon film, ravissante Françoise Arnoul

L’époque du tournage du film – 1957/1958 – n’était pas si éloignée que ça de la fin de la guerre (moins que la durée qui nous sépare aujourd’hui de l’an 2000 !) et les films consacrés à la Résistance n’étaient pas rares, depuis la belle Bataille du rail (1945) de René Clément, son excellent Père tranquille en 1946, Clément qui aura la main moins heureuse avec Le jour et l’heure en 1963 mais plus héroïque avec Paris brûle-t-il ? en 1966. En 1946 encore le très intéressant Jéricho d’Henri Calef. Bien sûr le vrai chef-d’œuvre, L’armée des ombres de Jean-Pierre Melville en 1969. (suite…)

La petite

samedi, janvier 10th, 2015

Le tapin tranquille.

C’est curieux, comme le temps passe… En 1978, lorsque j’ai vu La Petite, à sa sortie sur les écrans, ni le cadre d’un bordel confortable de la Nouvelle Orléans en 1917, ni la juvénilité de Violet (Brooke Shields), La Petite, ne m’avaient particulièrement choqué. J’avais simplement été un peu déçu par la lenteur et la minceur de l’intrigue du film de Louis Malle, dont la dernière œuvre, Lacombe Lucien avait été un formidable coup de fouet dans un paysage endormi et qui commençait avec ce film, d’un autre genre de venin, une nouvelle carrière Outre-Atlantique.

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Quatre mariages et un enterrement

mercredi, janvier 7th, 2015

18798036Rule Britannia !

Curieux film, qui fut un succès formidable et montra qu’on n’enterre pas si facilement que ça le cinéma britannique, qui fut si vivace et si original, qui est sans doute un peu écrasé par sa proximité – au moins langagière – avec le cinéma étasunien mais qui conserve un caractère et une pertinence qui font plaisir à voir. Vingt ans que Quatre mariages et un enterrement est sorti sur les écrans, mais il conserve sa force comique et sa force émotive alors même que son réalisateur, Mike Newell, qui marqua là son unique coup d’éclat, s’est depuis lors englouti dans les films de série (Harry Potter et la coupe de feu), inspirées même d’un jeu vidéo (Prince of Persia).

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Le fantôme de la liberté

mercredi, janvier 7th, 2015

Le_fantome_de_la_liberteTardif, très tardif…

Drôle de réalisation que ce film tardif de Luis Bunuel, son pénultième avant Cet obscur objet du désir. Sans doute ne peut-on jamais rester vraiment indifférent devant un cinéaste totalement atypique, assez cinglé, assez cruel, assez intelligent pour faire apparaître des images impressionnantes dans n’importe quelle séquence. Mais là, on tire la ligne jusqu’au bout. Ou plutôt on revient aux origines surréalistes du réalisateur, ce goût provocant (et un peu vain) pour les billevesées du type Cadavre exquis, l’écriture automatique, les raccrochages singuliers d’une anecdote à une autre.

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Les saveurs du Palais

mardi, janvier 6th, 2015

Trufficulture.

Petit film qui se laisse voir d’un réalisateur, Christian Vincent, qui avait entamé sa carrière par un film original, La discrète, mais qui s’est perdu ensuite dans l’insignifiance (ou, si l’on préfère, dans les marécages du cinéma français archi subventionné).

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Les Tontons flingueurs

lundi, janvier 5th, 2015

« Touche pas au grisbi ,salope ! »

Je veux bien qu’on cherche des noises aux Tontons flingueurs, qu’on les prenne de haut, qu’on trouve que le scénario n’est pas bien construit, que les acteurs en font des tonnes, que les dialogues de Michel Audiard envahissent l’espace au point de ne pas laisser grand chose d’autre demeurer (sinon la musique de Michel Magne…). Je veux bien qu’il y ait ici et là des longueurs, que Georges Lautner tire ici et là à la ligne, par exemple lors de la visite pré-nuptiale – si j’ose dire – d’Amédée Dieulafoy (magnifique Pierre Bertin soit dit en passant). Je veux bien que ce cinéma d’une extrême franchouillardise parfaitement assumée (fumet du bœuf miroton, de la blanquette de veau, du gigot-flageolets, du poulet rôti et du navarin d’agneau) puisse agacer dans une époque où cette France-là, qui fut si douce, est sommée de s’adapter à un monde mondialisé.

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La ligne générale

samedi, janvier 3rd, 2015

« Allons au devant de la vie… »

Il ne me vient évidemment pas une minute à l’esprit de reprocher à Eisenstein d’être un cinéaste engagé et de réaliser un film de pure propagande. Après tout nous sommes d’assez grands garçons pour faire la part des choses et distinguer au milieu du brouhaha idéologique la patte de l’artiste et ce qu’il a pu amener de beauté au monde. Les quelques séquences que j’aie pu voir du Triomphe de la volonté consacrées par Leni Riefenstahl aux célébrations nazies du Congrès de Nuremberg en 1934  – et dont je déplore qu’on ne puisse les voir en DVD – sont à la fois fascinantes et monstrueuses, c’est entendu. Mais la monstruosité fait aussi partie de la réalité du monde.

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