Dignité de la misère
Mais qui est Umberto Domenico Ferrari, au juste, que nous allons suivre l’espace de quelques jours ou de quelques semaines dans la Rome de 1952 ? Nous ne le savons pas, pas plus que nous ne saurons ce qu’il va lui advenir alors que le mot Fin s’est inscrit sur l’écran et que rien de ce que nous lui avons vu endurer n’a changé. La fortune, la jeunesse ou la chaleur humaine ne lui sont pas tombées du Ciel. Au moins dans Miracle à Milan, la parabole à la fois la plus belle et la plus douce de Vittorio De Sica, les pauvres, conduits par Toto (Francesco Golisano) s’évadent de la Terre, qui leur est si dure, pour gagner le Paradis. Mais Umberto D va rester encore quelque temps ici-bas à jouer avec son petit chien Flike et dès qu’il aura fini de lui lancer une balle ou de le faire se dresser sur ses pattes, la misère et la solitude viendront lui faire un clin d’œil vorace. (suite…)