Sales types !
Ce n’est évidemment pas là le cinéma que je connais (un peu) et qui m’enchante, mais je dois reconnaître que ce Bully présente de réelles qualités de réalisation, tant dans la mise en images que dans la rythmique propre au sujet… On ne s’ennuie pas une seconde, même si, au début, on est assez écœuré par l’accumulation de veuleries de tous les personnages et par l’insignifiance falotte de leurs parents. Et comme on apprend, dans le supplément, qu’il s’agit d’une histoire fondée sur des faits vrais, on frémit de la déliquescence de ces rejetons de la middle-class qui n’ont pas l’excuse d’être lumpen-prolétarisés…
Car – et là je me sépare de ceux qui ont dit que Larry Clark
utilise judicieusement cette règle de narration qui veut que plus on est attaché aux personnages, plus leurs erreurs deviennent tragiques et touchantes, et il réussit à élaborer le portrait d’une jeunesse à la dérive..., il ne me semble précisément pas que quiconque puisse s’attacher à ce ramassis de tarés qui baisent et se droguent sans y prendre – au moins apparemment – plaisir, mais tout simplement parce que c’est ce qui les abîmera le plus qui les attire…
Sans trop (pour une fois) vouloir jouer au vieux con, je ne peux pas dire que j’ai ressenti la moindre tristesse en apprenant les verdicts sévères qui les frappent ; ces sauvageons me semblent si dépourvus de structure mentale (pour ne pas écrire morale) que les autorités étasuniennes (pour qui je n’ai pas de dilection particulière) paraissent avoir sagement agi en les mettant à l’ombre pour tout, ou grande partie de ce qui leur reste à vivre…