Ridicule. Ennuyeux.
Eh bien ce Chéri-Bibi-là aurait bien mieux fait de n’être jamais être exhumé de l’oubli dans lequel il était justement plongé, et qui lui seyait à merveille ! Parce qu’une telle nullité, c’est tout de même assez rare et ça n’a vraiment aucun intérêt, alors même que l’histoire du bagnard injustement condamné au bagne et devenu graduellement une sorte d’empereur des truands, une histoire de l’immense Gaston Leroux ainsi gâchée, c’est désespérant !
Vaut mieux, mille fois mieux (j’en parle de mémoire, mais enfin, je l’ai revu il n’y a pas vingt ans) le film de Marcello Pagliero qui évoque assez bien l’angoisse des Cages flottantes, premier volume de la série, et fait surgir à la vie les monstrueuses figures du Canaque et de la Comtesse…
Dans le film de Léon Mathot, je ne vois rien, mais alors absolument rien à sauver : pas un plan, pas une réplique, pas une inquiétude ; et pas même un acteur : Fresnay y est aussi mauvais qu’il peut être, dans le mouvement de menton, et l’agressivité à contre-temps, lorsqu’il n’est pas dirigé ; Colette Darfeuil, en Viviane Romance du pauvre – du pauvret, devrait-on dire ! – est pitoyable; Aimos, si excellent titi de vingt films est absolument insignifiant ; et Jean-Pierre Aumont, bellâtre des années de l’immédiate avant-Guerre n’y est pas meilleur que dans Lac aux dames, c’est-à-dire exaspérant, c’est-à-dire exécrable.
Il eût mieux valu que Léon Mathot se consacrât à des bluettes pleines d’énergie : Le comte Obligado, dopé par l’excellent Georges Milton (et par la capacité de La fille du Bédouin à réveiller les morts) est d’une tout autre qualité !