Corps à cœur

corps_a_coeur

Sensible, sentimental, sensuel…

Alors, un jour comme ça, au début des Années 80, je tombe tout à fait par hasard sur le film d’un type dont je n’avais jamais entendu parler, Paul Vecchiali. Ça commence pendant un concert, où l’on joue le Requiem de Gabriel Fauré, où un beau mec garagiste Pierrot (Nicolas Silberg) aimé des femmes, chéri des demoiselles – et qui le leur rend bien – avise, à quelques rangs de lui une femme mûre et distinguée, Jeanne-Michèle (Hélène Surgère), pharmacienne, qui lui tape immédiatement dans l’œil.

D’emblée, ça m’agace un peu, parce que je trouve le contraste assez convenu et niais, et que, d’autre part, le prolo fondu de musique classique, ça me semble un peu trop dans l’air du temps, puisque, à la même époque, le funeste Diva s’étale sur tous les écrans. (j’exagère en écrivant funeste ; je devrais le retirer, mais j’ai la flemme).

Et peu à peu, je me laisse prendre dans ce Corps à cœur qui mélange avec une vraie subtilité sentimentalité et sensualité. Et lorsque Pierrot retrouve la faune pittoresque, ouvrière et retraitée de la ruelle du Kremlin-Bicêtre où il habite, il me semble retrouver, moi, le petit monde formidable de la cour d’immeuble du Crime de Monsieur Lange de Jean Renoir.

Nicolas Silberg et Hélène Surgère sont davantage, je crois, des acteurs de théâtre que de cinéma ; n’empêche qu’ils sont impeccables, bien dirigés, émouvants dans leur histoire d’amour improbable ; on a chipoté parce que l’actrice, qui atteignait ses Cinquante ans au moment du tournage, avait été filmée nue : c’est à mes yeux sans complaisance en général sur ces trucs-là, une assez belle idée, qu’un corps encore beau, mais déjà mûr se soit prêté à une histoire qui fonctionne, malgré ses invraisemblances et son artificialité.

Excellente édition DVD, en coffret avec En haut des marches et Rosa la rose qui ne sont pas mal du tout.

Leave a Reply