Injustement sous-estimé
J’avais trouvé ce film très bien, baroque et superbe à sa sortie, assez conforme à l’outrance romantique des Byron, Shelley et Polidori enfermés fiévreusement dans une villa du lac Léman et composant des oeuvres horrifiques dont la plus réussie fut donc ce Frankenstein de Mary Shelley.
Et qui mieux que Kenneth Branagh, nourri et frotté de bonne littérature anglaise pouvait réaliser une adaptation aussi délirante dans le romanesque de ce sommet de la littérature gothique (sommet et achèvement, d’ailleurs) ?
Je l’ai revu il y a peu, et j’y ai trouvé tout autant de souffle que naguère, des qualités esthétiques hors normes et une réelle grandeur morbide ; le film a décontenancé, et même déplu : je trouve cela très injuste : ça n’a naturellement rien à voir avec les excellentes productions de la Hammer, davantage tournées vers l’effroi, situées à une période historique postérieure (la fin du 19ème, alors que Mary Shelley
a écrit son roman en 1818), mais ça mérite, il me semble, une revalorisation éclatante…