La Mafia

La pieuvre.

Je dois dire que j’étais un peu réticent à regarder ces six épisodes de 70 minutes de ce que j’appelle un feuilleton (c’est-à-dire une œuvre où l’on ne peut regarder aucun des épisodes séparément, puisque l’histoire se suit et se construit) et non une série (où seuls les personnages principaux sont toujours au devant de la scène, mais où chaque épisode est autonome). Peu importe… J’étais réticent, mais ça n’a pas duré longtemps et, après dix minutes j’étais sous l’emprise, et j’y suis resté jusqu’au bout, pestant, qui plus est lorsque le mot « Fin » s’est inscrit sur le dernier disque : c’est que je voudrais bien savoir la suite, ce qu’il advient des aventures et personnages entrecroisés avec beaucoup de talent. D’autant qu’une rapide visite sur Wikipédia me présente dix saisons avec des développements impressionnants et rocambolesques, effrayants et inquiétants et que, si je doute que La Mafia ne s’épuise pas un peu au bout de la quatrième ou cinquième saison, je suis frustré d’être confiné à une seule.

miniature.phpJ’ai beaucoup apprécié l’entrecroisement de l’histoire policière (ce n’est pas tout à fait le mot, mais je n’en trouve pas de meilleur) et des errances sentimentales des principaux protagonistes, qui sont bâtis de façon assez intelligente et complexe. Le personnage du Commissaire Corrado Cattani (Michele Placido), dans son arrogance et sa fragilité est extrêmement bien construit, tout autant que celui de sa femme Else (Nicole Jamet) ; la difficulté de vivre, alors qu’on s’aime, un conflit conjugal, dans une atmosphère d’inquiétude et de risque permanent n’est jamais simpliste, ni infantile.

C’est sauvage, brutal, cruel quand il le faut, sans excès et sans complaisance, c’est subtil et complexe et le format d’un peu plus d’une heure permet un rythme rapide et prenant. D’autant que le genre du feuilleton permet de présenter de nombreux personnages, de les individualiser, de les caractériser suffisamment pour qu’on s’y attache ou, au contraire, qu’on en perçoive l’ampleur de la nuisance. À ce propos, bravo à trois des acteurs français sollicités pour le film de Damiano Damiani : François Périer, Jacques Dacqmine et Paul Guers, tous trois franches (!) canailles et tous trois excellents…

J’apprends que la saison 2 vient d’être éditée en France… Chic !

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