La maison assassinée

18979723Abyssal.

Vraiment un des plus mauvais films du cinéma français de tous les temps et de tous les styles, qui se veut mystérieux, et qui n’est que compliqué, qui se prétend grave, et qui n’est que pontifiant, qui est épouvantablement mal joué par tous les acteurs et qui se traine dans des corridors d’ennui.

Être parvenu à rendre ridicule le visage inquiétant de Maria Meriko, qu’on n’avait, auparavant jamais vue mauvaise, est une performance rare, d’une certaine façon ; on n’attendait pas grand chose, évidemment, de Patrick Bruel ; Anne Brochet ne parvient pas tout à fait à se ridiculiser, mais Christian Barbier n’aurait jamais dû quitter L’homme du « Picardie » ni L’armée des ombres et les quelques têtes un peu connues qui se pointent ici et là (Martine Sarcey, Jenny Clève) ne paraissent ni dirigées, ni pertinentes.

287296L’histoire est à la mesure de toutes les fariboles que les gens qui ne lisent pas lisent aujourd’hui : secrets enfouis, malédictions ancestrales, révélations sanglantes : un salmigondis grotesque qui, s’il en avait l’ambition, ne parviendrait pas à retrouver le quart du tiers de l’ébauche de l’esquisse de ce qui fut la verve des feuilletonistes inspirés, Eugène Sue, Ponson du Terrail, Gaston Leroux ou Souvestre et Allain.

Bref une catastrophe indécente.

Et pourtant je me souviens d’avoir vu sur écran cette nullité, à sa sortie, en 1988, et l’avoir trouvée plaisante. Quel abîme de réflexion !

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