Le meilleur rôle de Brigitte Bardot ?
Après avoir revu La Vérité – dans la convenable édition René Château (sans chapitrage, ni suppléments, hélas) – je me vois contraint de baisser de 5 à 4 ma note et d’aligner mon jugement sur ceux qui estiment que c’est Clouzot
, tout de même, et donc largement au dessus du médiocre ! mais que ça marque toutes ses impasses.
A dire le vrai, si l’on ne s’ennuie pas une minute, grâce à une réalisation parfaite et aux morceaux de bravoure évoqués par de distingués camarades, on ne se souvient guère, la projection finie, de ce qu’on a vu : c’est exactement cela : les personnages n’attachent pas, et l’intrigue file entre les doigts comme du sable.
On avait beaucoup glosé, à l’époque de sa sortie, sur le talent dramatique enfin découvert de Brigitte Bardot (en oubliant, donc, le En cas de malheur
de Claude Autant-Lara
), on avait donc beaucoup titré des fariboles du type Naissance d’une tragédienne. Que nenni ! Bardot
joue, avec un parfait naturel, une imbécile immature, sans doute même légèrement en-dessous de la limite de la débilité (on le dit au début : c’est Annie, sa sœur (Marie-Josée Nat) qui a tout pris) ; de là à la représenter en icône de la révolte féministe, comme j’ai cru le lire ici et là…
Plus un mythe qu’un grand film, en tout cas…