Le couperet

18408044Fable caustique

J’ai trouvé assez plaisant ce film qui, comme tout conte philosophique ne fait que développer, avec logique et cohérence, une situation donnée jusqu’à ses plus extrêmes conséquences.

Et comme cette situation s’ancre dans le quotidien de milliers de gens, est profondément actuelle et réellement dramatique, cela donne une fable assez noire, très noire même à certains moments (notamment la rencontre, au magasin de vêtements, avec le cadre devenu vendeur qui craque, qui est à bout).

De ce point de vue là, les meurtres sont moins horrifiques que nécessaires au côté jubilatoire de la démonstration.

Comme témoignage du désarroi de toute une génération, Le couperet constituera un assez bon document sociologique, souvent sarcastique, quelquefois émouvant.

Et José Garcia est parfait !

Aucune solution à la situation dramatique vécue n’est donnée : de là l’intérêt, et même la force du propos ; donner une solution serait faire preuve d’idéologie réductrice , de type « Y’a qu’à » (au choix : nationaliser les biens de production, chasser les étrangers, déclarer la guerre à la Suède et au Guatemala, renvoyer les femmes au foyer, se serrer la ceinture, revenir à la terre – qui ne ment pas -, s’engloutir dans un suicide collectif, déclencher une guerre mondiale, reprendre le Saint-Sépulcre, rappeler au service Pol Pôt et Kieu Samphan, etc.)

Costa Gavras filme un conte philosophique, imparfait, primaire, si l’on veut ; mais, quoi qu’on en pense, un peu comme Viviane Forrester dans « L’horreur économique » (le bouquin), il pose quelques questions pertinentes.

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