Les guerriers de la nuit

Flinguez-moi tout ça !

C’est une sorte de jeu vidéo assez intelligemment composé où des gangs de crapules new-yorkaises qui ont failli être réunies par un leader charismatique Cyrus (Roger Hill), patron de la bande importante des Riffssont dévastées par l’assassinat de leur leader et cherchent à se venger sur le gang jugé coupable. Au fait, dans l’esprit, on peut tout à fait se féliciter que Cyrus ait été abattu, puisqu’il était en train d’annoncer aux diverses coteries qu’elles étaient les armées de la nuit, capables de réunir 100.000 combattants, là où la police de New-York ne peut en présenter que beaucoup moins. Les portes étaient donc ouvertes à l’anarchie et au pillage des honnêtes gens.

La mort de Cyrus permet donc aux citoyens normaux d’échapper à la mise en coupe réglée de la cité, mais crée une dissension effrayante entre tous les groupes. Celui des Warriors, dirigé par Cygne (Michael Beck), est injustement accusé d’être à l’origine de l’attentat. Pour des raisons peu faciles à saisir, c’est Luther (David Patrick Kelly et sa camarilla qui ont fait ce nettoyage salutaire. Dès lors les Warriors vont être poursuivi par tous les groupes de racailles qui foisonnent dans la ville et avoir bien du mal à rejoindre Coney Island, le quartier où ils ont ses quartiers et ses bases.

Un peu comme dans Le magicien d’Oz (j’exagère, je sais), ou plutôt Orange mécanique, chacune des troupes arbore sa tenue, son uniforme, sa dégaine, ses armes, sa manière d’être : la chasse aux Warriors va donc permettre de présenter des groupes aussi pittoresques qu’hideux, dont la seule aspiration est la bamboche et la castagne. Rebecca Zlotowski, une réalisatrice inconnue mais qui a reçu beaucoup des prix de la bien-pensance, sur le site où j’ai vu ce film répétitif, dans un ‘’bonus’’, le décrit comme orgasmique et sensuel ; sans doute les lumières sur les muscles luisants des protagonistes l’ont-elles porté à un niveau d’exaltation congru. N’empêche que je préférais bien les Jets et les Sharks de West side story, plus beaux, plus intelligents, mieux élevés, plus élégants. C’est bien le problème, espèce de vieux con, va-t-on me dire : c’est exactement ce que je pense : c’était mieux avant.

En évoquant les jeux vidéo et les niveaux qu’ils faut franchir, je savais où j’allais : il s’agit, pour les pourchassés de pouvoir s’engouffrer dans une bouche de métro, d’y accomplir un trajet scabreux, d’être attaqués en ressortant à la station de correspondance et cela ad perpetuum. Sur le chemin, ils font des rencontres curieuses et leur personnalité se précise un (tout petit) peu. Le chef Cygne, donc, son haineux concurrent à la tête de la bande Ajax (James Remar), mais aussi le Noir musclé Cléon (Dorsey Wright) et tout un groupe aux noms bizarres, Neige, Cochise, Cow-boy, Rembrandt.

Au fil de leur retour vers Coney Island, les Warriorss’affrontent à d’autres groupes, donc, aux identités et dégaines multicolores ; c’est bien gentil, au début, mais ça finit par lasser par la répétitivité des séquences, d’autant qu’elles n’ont rien ni d’horrible ni de spectaculaire : ça saute au dessus des barrières, ça escalade les obstacles, ça dégouline dans les couloirs du métro, ça se lance des projectiles divers, ça échappe à la police (qui n’en peut mais). Fort peu de variété dans les péripéties.

C’est coloré et bruyant. À la fin, un seul mot vient à la bouche : Flinguez-moi tout ça !.

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