Ampoulé. Ampouleur.
Et qu’est-ce que ça se prend au sérieux, qu’est-ce que ça se veut grave et sombre, qu’est-ce que ça ressemble à Gérard Lanvin (un acteur qu’on aime bien pourtant, d’habitude) qui joue tout le film avec les mâchoires coincées et l’œil abattu !
On espère regarder un bon divertissement de dimanche soir télévisé où on ne se cassera pas la nénette et où on frémira un peu dans les défouraillages et les règlements de compte et on tombe sur un gros ragoût grandiloquent qui se prend terriblement, absolument, définitivement au sérieux.
Je suppose qu’Olivier Marchal, à la suite du bon succès du larmoyant et mélodramatique (mais point déplaisant) 36 quai des Orfèvres s’est senti investi de la mission quasi divine de faire ressentir encore davantage au brave public ce qu’est le monde de fauves et de salopards que traquent avec des succès inégaux les brigades anti-gang de notre beau pays. Du style Pendant que vous dormez ou allez à vos futiles occupations professionnelles, voilà ce que des demi dieux (pourtant sensibles et fragiles quelque part) font pour préserver votre minable tranquillité.
On a compris. Et on subit toute une couche convenue sur les amitiés fidèles des truands, l’impossibilité de quitter le milieu, la dureté des souvenirs qui reviennent vous prendre en traîtres.
C’est un des films les plus ennuyeux et les plus pontifiants que je connaisse.