Ma note à moi irait plutôt vers les 5,5, si la chose était possible et même un peu davantage, parce que je trouve le film mieux que passable. Il fait partie de ces trucs très rebattus qui passent souvent dans les journées d’été, du type L’hôtel de la plage ou À nous les petites Anglaises, qu’on a vus et revus et qu’on ne déteste pas retrouver, comme on retrouve dans sa villégiature, la marchande de roudoudous ou le loueur de pédalos : on avance en terrain connu.
J’ai de la sympathie pour Philippe Harel qui, avec un physique extrêmement passe-partout, parvient à marquer les rôles qu’il joue dans les films des autres (Un héros très discret, Venus beauté, Reines d’un jour), mais surtout dans ceux qu’il réalise (en premier lieu dans Extension du domaine de la lutte, mais aussi, donc, dans Les randonneurs). Acteur qui paraît toujours accablé par les grisailles de sa vie (typiquement Houellebecquien, donc) et réalisateur qui sait mettre en scène les fausses camaraderies de la vie.
Je veux bien qu’il y ait des tas de ficelles et de procédés dans les randonneurs et que beaucoup des séquences soient convenues ; j’admets très volontiers que les flashbacks qui, pendant qu’ils sont couchés, sommeillant ou non, viennent rappeler aux membres du groupe leurs échecs sentimentaux, ne soient pas toujours bien amenés et moins encore bien conduits. Mais la tension qui monte de plus en plus fort au sein de l’équipe est bien décrite et les péripéties plutôt amusantes.
Et puis, outre Philippe Harel, les acteurs sont bien distribués, Benoît Poelvoorde est épatant dans la jactance satisfaite et Karin Viard dans la nunucherie exaspérante.