Mon petit doigt m’a dit…

18413387 … que j’aurais mieux fait de regarder autre chose…

Avec ses adaptations d’Agatha Christie, Pascal Thomas a trouvé un filon, s’est placé sur un créneau. Rien de déshonorant, évidemment, mais pour qui se rappelle ses films si intelligents (Les zozos, Pleure pas la bouche pleine, Confidences pour confidences), c’est un peu dommage…

Le couple Beresford, Bélisaire (André Dussolier) et Prudence (Catherine Frot) est plutôt bien distribué : de deux acteurs de second rang on peut faire, en les additionnant, un couple vedette ; ils paraissent en tout cas s’entendre comme larrons en foire et leur duo est efficace. Autour d’eux, quelques visages qu’on revoit toujours avec plaisir (Alexandra Stewart, Valérie Kaprisky, André Thorent, Maurice Risch), qu’on a rarement vus (Sarah Biasini, la fille de Romy Schneider) ou sur quoi on découvre que l’irréparable outrage des ans a eu un effet majuscule (Laurent Terzieff ou – horreur ! malheur ! – Geneviève Bujold).

Le cadre filmé, autour du lac du Bourget, a ce charme toujours un peu trouble et ambigu des étendues d’eau profondes cernées par les montagnes (trouble et ambigu ? voyez donc Funny games si vous en doutez !), le film n’a pas manqué de moyens, le rythme en en est correctement mené… Mais…

Mais quelle bizarre histoire ! Comme je n’ai jamais lu d’Agatha Christie que Dix petits nègres et Le Meurtre de Roger Ackroyd, je suis19224466 incapable de juger si Pascal Thomas en a suivi fidèlement les méandres. Mais je m’interroge sur la bizarrerie qui fait succéder à une comédie de mœurs gentiment troussée (les rapports singuliers entre Bélisaire et Prudence, les scènes avec les vieilles toquées de l’hospice) un récit sombre, morbide, inquiétant, une sorte de conte d’horreur qui m’a fait songer aux Rivières pourpres de Mathieu Kassovitz : secrets enfouis dans les villages, gémellité dissimulée, grande maison maléfique, révélations de folies et de haines perfides, amours informulées. Des recettes traditionnelles qui en valent bien d’autres mais dispensent un ron-ron trop banal pour retenir vraiment l’attention.

 

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