Pulsions

Panne d’ascenseur.

L’histoire est originale, c’est quelquefois filmé avec une grande virtuosité (le jeu de rencontre dans le musée, l’agression au rasoir dans l’ascenseur) mais après la première demi-heure et la mort violente de Kate Miller (Angie Dickinson), ça commence à patauger de plus en plus laborieusement et la série de révélations des dix dernières minutes est particulièrement vaseuse.

 

 

On se croirait dans un de ces films dont les défunts Dossiers de l’écran se gargarisaient, il y a une trentaine d’années : un sujet grave, plutôt sulfureux (mais tout de même vaguement émoustillant) soumis, après projection aux doctes controverses de spécialistes et aux questionnements des téléspectateurs : double personnalité, transsexualisme, folie meurtrière. À quoi on pourrait ajouter, en cadeaux-bonux, quelques sujets adventices comme la prostitution de luxe et les jeunes inventeurs à la Géo Trouvetou.

On a plutôt les chocottes au début, et de moins en moins au fur et à mesure que le film avance. Exception notable : la longue scène du métro où la gracieuse Liz Blake (Nancy Allen) manque de se faire violer par une bande de racailles, puis zigouiller au rasoir par la mystérieuse femme blonde. Mais son sauvetage in extremis grâce à la bombe aveuglante de Peter Miller (Keith Gordon) est à la limite du foutage de gueule, à la Zorro-est-arrivé. Et de même son second sauvetage par la grâce bienvenue de la policière suiveuse opportunément dépêchée par l’inspecteur Marino (Dennis Franz), le policier malin habillé comme un musicien disco, mais qui a tout compris d’emblée.

Bon. Je me sens trop sévère. Il y a de bonnes choses. Tout le premier tiers du film, assurément, tout ce qui fait sentir la frustration de la pauvre Kate, qui ne méritait certes pas pour autant d’être assassinée aussi sauvagement, d’autant qu’elle venait d’apprendre que son amant de rencontre souffrait d’on ne sait quelle maladie vénérienne. Quoi d’autre ? La parfaite aisance de Liz, qui ne paraît pas du tout embêtée d’exercer le plus vieux métier du monde grâce aux ploucs de Cleveland ou de Minneapolis venus tirer une bordée à New-York, sorte de Babylone moderne.

Et puis c’est à peu près tout. On finit le film sans ennui, mais sans émoi.

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