Slumdog millionnaire

19026767Y’a du boulot !

2 sur 6 ? Pourquoi cette note de 2, alors que j’ai trouvé que cette trop longue histoire assez niaise était bien languissante et méritait moins encore ? Peut-être suis-je là un peu couard et n’osé-je pas dire toute la stupéfaction peinée ressentie devant un film indien…

Parce que c’est ça, l’Inde, la prétendue puissance majeure des décennies à venir, ce pauvre épouvantable pays de merde (au sens fort), de bidonvilles et de bandits tortureurs ? Il y aura vraiment du boulot avant de s’aligner sur l’Occident, il me semble, et, dans le grouillement perpétuel de villes tentaculaires d’une grande laideur, venir nous contester la conduite des affaires du monde….

J’ai regardé ça en espérant, avec un certain humanisme, qui ne m’est pas familier, découvrir un monde attachant et différent du mien ; j’ai été servi ! À la fois les horreurs du Tiers-Monde et les pires conneries de nos civilisations (jamais aussi mal nommées en l’espèce !) ; ces braves gens sont aussi couillons que nous et s’abreuvent à Qui veut gagner des millions ?  dont on reconnaît l’habillage et même les musiques ! On pensait que Jean-Pierre Foucault et ses épigones étaient l’abcès d’une civilisation épuisée, on s’aperçoit que cette lèpre a gagné la planète entière ! Beurkkk !

Cela dit, au contraire de beaucoup, je trouve que la scansion du film, dont les épisodes sont reliés aux questions du jeu idiot sus-évoqué, est totalement artificielle et fait partie de ces idées de scénariste qui peuvent amuser et enflammer, à l’issue d’une soirée qui tourne en beuverie, mais ne sauraient former la colonne vertébrale d’un film ; si l’on ajoute à ça les ponts-aux-ânes des deux frères liés comme les doigts de la main, qu’un destin contraire sépare, et qui finissent par retrouver leur union dans le sacrifice de l’un d’entre eux, et des amours enfantines contrariées, mais finalement triomphantes, on se trouve devant un récit improbable où la seule première partie, qui me faisait écarquiller les yeux sur la misère indienne m’a vraiment intéressé, les deux tiers suivants étant la gnognotte habituelle des films de bandits maffiosos.

En plus c’est filmé avec les tics du cinéma moderne : abus de gros plans, d’angles invraisemblables et de trémoussements parkinsoniens ; la caméra doit bouger, c’est une affaire entendue, et ce n’est pas un thuriféraire de Max Ophuls qui va écrire le contraire ! mais entre le mouvement harmonieux qui accompagne élégamment les protagonistes et la véritable danse de Saint Guy que fait subir au spectateur Danny Boyle il y a toute la différence entre la maîtrise subtile et le procédé systématique.

Bref, un film profondément ennuyeux, qui ne donne absolument aucune envie d’aller découvrir Bombay, depuis quelques années rebaptisée Mumbay, ce qui ne trompe personne.

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