The Descent, dans son premier épisode, m’avait été révélation et j’avais beaucoup admiré le renouvellement d’un genre aussi codé, limité et rebattu que l’est le film d’horreur. Mais, de la même manière qu’avec Le projet Blair witch, autre grande réussite, le deuxième volet ne pouvait pas atteindre la surprenante originalité du premier épisode. C’est ce que l’on pouvait évidemment redouter.
De fait, lorsqu’on évacue la tortueuse histoire de haine et de vengeance qui animait les protagonistes dans le volet initial, et qui n’avait d’autre intérêt que de mettre un tout petit peu de piment supplémentaire dans la marmite, tortueuse histoire que les scénaristes tentent de réanimer un peu et qui bafouille dans le pathos, on retrouve les mêmes ingrédients, mais désormais éventés : on connaît les cavernicoles, leur cécité, leur absolue sauvagerie et leur façon de surgir au moment où on ne les attend pas (sauf que tout amateur de film d’horreur sait très bien que les instants les plus paisibles d’apparence sont précisément ceux où ils va se passer quelque chose d’effrayant).
The Descent: Part 2 est donc dénuée de toute inventivité et ressasse – avec une certaine habileté, convenons-en – des schémas identiques à ceux de la fin de The Descent et, donc, naturellement sans aucun effet de surprise. Est-ce pour cette raison, qui est assez déterminante, que le réalisateur a cru devoir en rajouter dans la violence sanguinolente et même dégueulasse ? Sans doute ; le sang surgit, jaillit, éclate à tout moment ; il éclabousse et dégorge, ruisselle sur les corps, dégouline dans les gorges ; c’est parfois parfaitement répugnant. Que dire, par ailleurs, sur le plongeon de deux des héroïnes pourchassées dans une mare fangeuse qui se révèle être la fosse d’aisance des monstres ?
À vouloir reculer les bornes du supportable, on n’est plus effrayé mais dégoûté ; confondre ainsi deux notions bien différentes n’est pas de bon augure sur ce qui va venir dans les prochaines années. Le manque de finesse, de subtilité, d’intelligence menace le cinéma de genre et le tuera sans doute par ses excès. Que dire, d’ailleurs la simple interdiction aux mineurs de 12 ans du film ? Je ne suis pas, de longue date, partisan de la censure et je sais bien tout ce qu’on va m’objecter, qu’Internet et les mille chaînes de télévision ont largement préparé les pré-adolescents aux horreurs qu’on leur propose. Mais je demeure tout de même bien perplexe et je ne trouve pas que cette familiarisation avec l’insoutenable nous prépare des générations équilibrées…