Un amour de Frankenstein

Accablant.

Je vais essayer d’oublier. Oublier que j’ai passé presque une heure et demie de ma précieuse vie (précieuse non pas parce qu’elle est meilleure que celle de la plupart ; précieuse parce qu’elle ne durera pas si longtemps qu’elle a duré), que j’ai dépensé du temps pour regarder cette sottise insignifiante, ce truc contre quoi on ne peut pas même avoir une réaction de rejet, mais qui fait se demander s’il est bien normal de tourner de pareilles sottises.

On me souffle que la plupart des feuilletons et séries étasuniens qui font florès aux heures de petite écoute sur des chaînes confidentielles de télévision sont de la même farine ; les films dits de teenagers également, avec leur cortège de vulgarités, de laideurs et de bêtises incommensurables qui conduisent à s’interroger sur la normalité de ses contemporains. Certes ; mais est-ce que ça rassure ?

C’est mal filmé, mal joué, comme colorisé par une palette graphique indigente et c’est ennuyeux comme la pluie. Raconter la trame de cette idiotie dépasse mon courage : la créature de Frankenstein revit, grâce à quelques étudiants intelligents et sympathiques, devient la coqueluche de l’Université où elle se produit, et suscite la jalousie de l’ambitieux Dr Loman (Larry Miller), immonde et gluant salopard qui sera bien puni à la fin.

L’atmosphère surexcitée des universités, les bals de collèges, la nécessité de trouver des fonds pour le financement des activités, le prestige des équipes de football américain, l’inventivité de gamins doués : tout cela est présent et dégage un ennui profond. Vraiment, si l’on veut se dégoûter du cinéma, il faut regarder ce machin informe et définitivement sans intérêt. Heureusement, j’ai une rude carapace !

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