Aimable.
J’ai vu ça hier, qui n’est pas désagréable, mais qui ne me donne pas complètement envie d’aller me plonger, un jour venu, dans la totale et épuisante filmographie de Woody Allen, dont je me suis, jusqu’à présent, tenu éloigné par indifférence.
L’occasion d’une (toute petite) avant-première (le film est sorti aujourd’hui en France), un buffet de qualité, quelques amis et relations sympathiques, il ne m’en fallait pas davantage pour découvrir le pénultième opus du New-Yorkais qui, me disent certains, a l’inspiration plutôt tarie depuis quelques années (une bonne vingtaine) malgré l’émergence, ici et là, de quelques pitons de qualité (on me dit du bien de Match point, que je regarderai quelque jour).
À franchement parler, je ne suis pas certain que Vous allez rencontrer etc. ne soit pas, dans quelques décennies, et si le cinéma existe encore, mieux apprécié que les nanards franchouillards des années Cinquante dont je fais souvent mon miel : plein de détails sur l’époque, nourri d’histoires emberlificotées et bénéficiant d’une pléiade d’excellents acteurs de second plan, entourant une étoile de magnitude supérieure (Anthony Hopkins, en l’espèce).
On se croirait assez souvent – ne serait-ce que par l’abondance des scènes à seulement deux protagonistes – dans une habile pièce de boulevard : décors typés – mais en nombre restreint -, brio des scènes à faire, dialogues rigolos, situations outrées, chassés-croisés divers.
Ce n’est pas mal, ça se laisse voir, certains trucs sonnent juste, certains caractères sont finement dessinés, mais enfin, en regard de la grande réputation du réalisateur, on reste un peu sur sa faim.
Heureusement les acteurs sont excellents et la distribution réussie. Aux côtés d’Hopkins, septuagénaire ridiculement amoureux, mention spéciale à l’excellente Gemma Jones, son ex-femme, timbrée de voyance et de réincarnation (et, par la même occasion à Jonathan, le libraire spirite (Roger Ashton-Griffiths) – tête d’Anglais comme on n’en fait plus).
J’ai mieux aimé Naomi Watts dans Mulholland drive (mais ça n’a aucun rapport !) ; la call-girl infantile est très bien interprétée par Lucy Punch qui met beaucoup d’abattage et de talent dans son jeu, et Freida Pinto est absolument ravissante (je m’aperçois que c’était la vedette de Slumdog Millionaire : je l’avais complètement oublié).
Bon ; je ne décourage personne, mais c’est un peu du temps perdu…