Quelqu’un qui me veut du bien m’a prêté X-Men : Days of Future Past de façon que je puisse profiter au maximum de mon tout récent lecteur de Blu-Ray grâce à un film moderne, conçu pour une qualité maximale de l’image. Ce quelqu’un avait essayé, de surcroît, pour m’appâter, de me faire croire qu’il s’agissait d’un film. Il a dû admettre avec élégance, au cours d’une conversation, que, comme tous les films pour adolescents d’aujourd’hui, il s’agissait d’une bande dessinée mise en valeur par les formidables moyens d’illusion que permettent les trucages numériques.
Comme je n’ai pas compris grand chose au déroulement du récit, je suis allé regarder un peu sur mon Wikipédia habituel ce qu’étaient ces X-men, créatures d’un certain Stan Lee qui a inventé aussi le personnage de Superman, davantage familier. Dans un article long comme la liste des promesses reniées d’un candidat aux élections présidentielles (et à peu près aussi intéressant qu’elles), j’ai appris que le film que j’ai vu était le 7ème de la série. Je suppose avec effroi que des individus ont dû regarder les six premiers et s’en régaler. Je déduis que les tas de trucs que je n’ai pas compris se réfèrent à des épisodes antérieurs de la série et qu’il faut sûrement avoir une certaine maîtrise des codes qui la régissent pour en profiter au mieux.
Je déconne un peu en écrivant cela et mon ironie n’a pas vraiment de raison d’être. Il faut regarder X-Men: Days of Future Past comme on regarde Avatar ou Gravity, mais davantage en s’ensevelissant dans un fauteuil confortable et en vidant un seau de pop-corn qu’en essayant de porter attention à une histoire compliquée de retour dans le passé avec une vague ouverture terminale sur la pluralité des temps parallèles. Dès lors, la note que je mets, si mauvaise qu’elle est, ne veut pas dire grand chose et ne fait que positionner mon ennui sur une échelle arbitraire.
Si on aime les montages ultra-rapides, les coups de zoom qui manquent de vous éborgner, les explosions multiformes, les dialogues à prétention philosophique (si cette philosophie-là était enseignée dans une classe de CM2), si – ce qui est plus grave – on imagine que l’avenir de l’Humanité est forcément noir, dramatique, catastrophique et si on apprécie les producteurs milliardaires qui jouent à se battre la coulpe devant une prétendue dégradation de la planète, on pourra trouver quelque intérêt anecdotique à ce genre de films.
Sinon, si on est un peu plus exigeant, on regardera La grande bellezza.