Archive for juillet, 2016

Danger Diabolik

vendredi, juillet 29th, 2016
jaquettePoussière de pellicule.
Pour prendre un vrai plaisir à regarder Danger : Diabolik, où l’on sent, c’est vrai, la patte du grand Mario Bava, il faut tout de même avoir le goût de l’archéologie cinématographique. Qu’est-ce que j’entends par là ? Moins l’intérêt pour les vieux films du passé, pour les vestiges quelquefois éclatants et dont les meilleurs sont unanimement appréciés, que l’attirance pour la façon dont le cinéma s’est constitué au cours des âges, sédimentant longuement de multiples couches dont l’exploration permet de comprendre (mais pas toujours d’apprécier) ce qui s’est passé ensuite. Danger : Diabolik, si original qu’il est, ne peut pas, à vrai dire, être placé sans avertissement sous d’autres yeux que ceux des amateurs de cette archéologie-là.

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Mary à tout prix

jeudi, juillet 28th, 2016

53755Une souris et des hommes.

Je ne crois pas avoir jamais vu un film aussi vulgaire (je dis bien vulgaire et non pas grossier) et pourtant, en même temps et peut-être grâce à cela, aussi drôle. Voilà qui remet en cause beaucoup de mes certitudes, frottées de sel attique et de mesure classique : j’ai quelquefois détesté aimer ça, mais je mentirais en écrivant que je n’ai pas ri. (suite…)

Les tribulations d’un Chinois en Chine

dimanche, juillet 24th, 2016

055180Autopsie d’un bide.

Vous prenez l’équipe du chef-d’œuvre du gai cinéma d’aventure français, L’homme de Rio. C’est-à-dire le réalisateur, Philippe de Broca, le scénariste, Daniel Boulanger, le musicien, Georges Delerue, le chef opérateur, Edmond Séchan et naturellement, la vedette masculine, Jean-Paul Belmondo. Vous partez sur la solide base d’un roman d’un maître, Jules Verne. Vous ne bénéficiez pas du concours merveilleux de Françoise Dorléac, mais vous compensez, à peu près, par une actrice moins intéressante mais plus spectaculaire, Ursula Andress. Vous bénéficiez d’importants moyens de production, vous permettant de tourner à Hong-Kong, au Pakistan, au Népal, en Malaisie. Vous engagez des seconds rôles qui ont du talent (Jean Rochefort, Jess Hahn) ou à qui la rumeur publique en a accordé (Maria Pacôme, Paul Préboist, Mario David, Darry Cowl). (suite…)

Dom Camillo Monseigneur

jeudi, juillet 21st, 2016

18473991Paisible agréable ronronnement.

Douce paresse des programmes télévisés d’été qui permettent ad libitum de voir et revoir de solides vieilleries dont on ne se lasse pas. Et cela même si l’on n’est pas dupe que le meilleur et premier film de la série des Don Camillo (Le petit monde) est le seul à être vraiment une œuvre d’importance. Ensuite, ça dérive un peu, dès le deuxième volet, Le retour, pourtant lui aussi réalisé par Julien Duvivier et ça continue à ronronner dans les trois autres épisodes (je tiens pour rien Don Camillo et les contestataires, réalisé bien plus tard et avec deux autres acteurs que les immortelles incarnations des cinq premiers films). Mais en aucun cas – ce qui est rare pour une telle suite – les opus postérieurs ne sont dégradants ou ridicules. (suite…)

Pour une poignée de dollars

dimanche, juillet 17th, 2016

18610576La crasse originelle.

Qui découvre aujourd’hui, comme c’est mon cas, Pour une poignée de dollars en est un peu perplexe : quel serait son jugement sur le film s’il l’avait vu à sa sortie en 1964 et qu’aurait-il pensé de la révolution dans le western, genre ripoliné s’il en est où, jusqu’alors, les bagarres les plus farouches ne laissaient pas le moindre grain de poussière accroché aux visages des combattants, d’ailleurs généralement glabres ? (suite…)

L’étau

samedi, juillet 16th, 2016

Poster - Topaz_01Guerre froide et femmes chaudes.

Voilà le 15ème film d’Alfred Hitchcock sur quoi je donne un avis, ce qui, me semble-t-il, me permet d’asseoir mon point de vue sur un assez large panorama, puisque le gros homme a réalisé une quarantaine de films (je tiens pour rien les muets). Je verrai d’ici la fin de l’année Frenzy et Complot de famille, ses dernières œuvres, qui figurent dans un gros coffret que je détiens. Qu’est-ce qui me manquera ? Trois ou quatre notoriétés, Rebecca, La maison du Docteur Edwardes, Les enchaînés…. Ah et puis La mort aux trousses, que j’ai déjà dû voir deux ou trois fois, qui est, dit-on, un chef-d’œuvre, mais dont la scène fétiche, la tentative d’assassinat de Cary Grant par un avion dans un champ de maïs m’a toujours paru si farfelue que j’hésite à m’y replonger. (suite…)

Joyeuses Pâques

jeudi, juillet 14th, 2016

joyeuses_paques01 Désastreux.

Un cas d’école, ce film de 1984. D’abord un réalisateur, Georges Lautner, qui a montré (il est vrai que c’était vingt ans auparavant, entre L’œil du monocle et Les barbouzes) qu’il avait de l’humour, de la drôlerie, de la fantaisie et qui s’est ensuite installé comme un maître du film d’action à la française (Le Professionnel 1981). (suite…)

Bowling for Columbine

mardi, juillet 12th, 2016

affiche2Massacre à la tronçonneuse.

Il est toujours intéressant de revoir ce qu’on doit appeler un film à thèse quelques années après sa réalisation. Ne serait-ce que pour constater – avec admiration ou goguenardise – si les orientations, les partis-pris, les dénonciations se sont ancrées ou non dans la réalité et si le plaidoyer a été entendu. (suite…)

Les vécés étaient fermés de l’intérieur

jeudi, juillet 7th, 2016

Veces_fermesCommisération.

Déjà, adapter une bande dessinée au cinéma est une sacrée gageure ; et très médiocre connaisseur du genre, je lance d’ailleurs un appel : quelqu’un connaît-il une adaptation satisfaisante d’une B.D. ?

Mais se lancer dans cette complication pour sa première réalisation, c’est se mettre soi-même, il me semble, La tête dans le sac (j’ai l’air de me répondre : les adaptations tirées par Gérard Lauzier de ses œuvres, celle-ci et Je vais craquer, dont il fut scénariste, le réalisateur étant François Leterrier, me semblent tout à fait conformes à l’esprit de l’image).

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Passe ton bac d’abord !

mardi, juillet 5th, 2016

passetonbac_referenceLa vie, c’est mal foutu.

Ah, il est rude le cinéma de Maurice Pialat, il est rugueux, amer, aigri même quelquefois. C’est sans doute pour ça qu’on n’y succombe pas tout de suite, qu’on a besoin pour l’apprécier de s’y familiariser et de s’y accrocher. Peut-être aussi pour en amadouer la violence. Je dirais presque qu’il faut avoir un peu d’expérience de la vie, avoir rencontré au boulot ou ailleurs des types à la carapace épineuse dont on ne découvre que très progressivement la solidité et la force. (suite…)