Dommage que Fellini…
Oui, dommage que Fellini qui, avec Le Cheik blanc, Il Bidone, Les nuits de Cabiria et La Strada avait exploré avec talent les voies toujours douces-amères, pathétiques et comiques que seuls, ou presque les Italiens maîtrisent, se soit, à partir de La Dolce vita, vu décerner un brevet d’intellectuel et de phare de la pensée, pour passer la suite de sa carrière un nombril qu’il avait à la fois démesuré et bizarre…
La Strada ne mérite sans doute pas tout le bien qu’on en dit, mais c’est un film plaisant et quelquefois davantage. Si l’on supporte les mines clownesques et répétitives de Giulietta Masina, ça vaut même le détour ; Anthony Quinn serait parfait si le film n’existait qu’en version française, extrêmement mal doublée, chez le funeste Château. Mais les paysages de banlieues tristes et de terrains vagues, parfaitement désespérants, sont agréablement filmés et le climat de cette Italie encore exsangue d’après-guerre est très parlant…
Et que l’anecdote est niaise…