Mettons un bémol !
J’ai trop souvent ici et là guerroyé pour la cause de Sacha Guitry cinéaste, pour célébrer ses innovations, ses bonheurs d’expression et de filmage, le culot qu’il a eu pour imposer son ton pour ne pas dire, à cette heure tardive la déception relative que m’a valu le spectacle de Mon père avait raison. Et mon 4 serait plutôt un 3,5 ! Mais bon !
C’est vraiment, là, du théâtre filmé et filmé de manière presque scolaire, presque sans les tentatives d’échappement, de séquences en décors naturels que comportait Le nouveau testament, pourtant antérieur, et lui aussi issu d’une pièce à succès du Maître ; c’est une caméra quasi continûment braquée dans la même pièce, sans beaucoup de mouvement et filmant, la plupart du temps, des dialogues, comme sur une scène ! Plus – ou pas encore, plutôt – de ces joyeux mouvements d’objectifs, de ces astuces de montage qui permettent de montrer la conversation animée de plusieurs personnages : l’un s’exprime, puis l’autre, qui rend la parole au premier, et ainsi de suite…
Une fois que j’ai dit ça, je reflue en m’émerveillant, tout de même, de la grâce exquise et rosse des dialogues, de cette façon de décliner avec esprit des évidences narquoises, du type Les femmes, il faut les tenir ! Et si on ne peut pas les tenir, il faut les lâcher !, du bonheur de jouer des acteurs, Guitry lui-même, en majesté, et en premier lieu, mais aussi Jacqueline Delubac, au sourire si craquant et à l’œil si mutin, Gaston Dubosc, qui sera, deux ans plus tard, un des Neuf célibataires, Marcel Lévesque, le concierge burlesque du Crime de Monsieur Lange, Serge Grave, le Baume chiche-capon des Disparus de Saint-Agil… Je reflue en m’émerveillant qu’un film secondaire de Sacha Guitry soit tout de même un festival de gaieté et d’esprit…
Mais j’ajoute un second bémol en me plaignant que ce DVD du magnifique coffret de L’âge d’or (8 DVD !) soit de qualité si médiocre tant pour l’image que pour le son…