Moulin Rouge (de Baz Luhrmann)

moulin_rougeÉcœurant ! Scandaleux ! Immonde !

Profitant du passage sur FR3 de ce Moulin Rouge du nommé Baz Luhrmann dont la renommée n’avait jusqu’à présent pas atteint les rives de la Seine, j’ai voulu voir, avec la bonhomie et la douceur d’âme appropriées à cette fin d’année ce qu’un cinéaste moderne pouvait bien dire sur ce thème, abondamment et admirablement illustré par John Huston et Jean Renoir ; des références, mais je n’ai rien contre les petits jeunes…

Est-ce que tout le monde sait que du vin produit avec du cépage Chardonnay et/ou Pinot noir, selon la méthode champenoise au fin fond de l’Orégon ou de la Nouvelle Galles du Sud n’a pas pour autant le droit de s’appeler « Vin de Champagne » ? Est-ce qu’un cinéaste hystérique – mais c’est son affaire et celle de ceux qui aiment son cinéma – a le droit de PROFANER comme ce Luhrmann de dégueulis un patrimoine historique et artistique ? Est-ce qu’une merde pareille a le droit d’emprunter un élément de notre patrimoine ?

Huston, quand il tourne son superbe Moulin Rouge avec José Ferrer connaît, aime, admire ce qui s’est passé à Montmartre au tournant du siècle ; son Lautrec, son Valentin, sa Goulue sont superbes et si justes qu’on se croit dans un tableau de Toulouse ! Et quand Renoir tourne son merveilleux French Cancan, il retrouve l’atmosphère, la vivacité, la gaieté des toiles de son père…

Mais quand M.  Luhrmann va chercher ses références n’importe où, on a honte que personne n’ait protesté ! Après tout, s’il veut mettre en scène des kangourous dans son pays d’origine, si ça intéresse quelqu’un…

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À un goguenard qui m’a écrit « Ce n’est pas en réagissant ainsi que vous sauverez la France de sa dérive ! »

« Sauver la France » ! Rien que ça ! Mais je n’ai pas cette prétention, pas plus que celle de sauver le cinéma !

Devant un film hystérique et nauséeux, paraissant tourné par un cinglé cocaïnomane, là où je m’attendais à trouver un brave remake de ces Moulin rouge ou French cancan cités, je n’ai pas même vu le brave Lautrec du brave Planchon.

C’est de la contrefaçon, simplement…J’y reviens : on n’appelle pas Champagne (ou whisky, d’ailleurs) n’importe quoi…

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