L’avenir de l’horreur est assuré !
Ma femme – qui me connaît bien ! – me voyant, plusieurs jours après sa découverte, plongée dans la torpeur sacrée suscitée par l’austère Grand silence a sagement jugé qu’il fallait que je me réveillasse pour les Fêtes et a donc fait glisser sous mes yeux toujours avides d’effroi, ce Wolf creek dont je n’avais jamais entendu causer.
Ma ligne directe avec la Grande Chartreuse a été interrompue au bout de cinq minutes d’Australie et j’ai illico embarqué avec le sympathique trio de jeunes gens qui vont vivre dans les désertiques contrées des antipodes une de ces histoires horribles (et réelles, forcément réelles) qui nous tapent sur le système depuis quelques années.
C’est très bien fait, avec des moyens qui ne sont pas considérables, et ça capte l’horreur ressentie par les trois jeunes gens avec un grand sens des images stupéfiantes (ô ce coup de couteau rapide qui tranche les doigts de Liz – Cassandra Magrath, remarquable -, ô ces pointes qui crucifient Ben – Nathan Phillips !) et ça ne donne aucune envie d’aller faire un tour dans cet étrange pays-continent où, selon la jaquette du DVD, 30.000 personnes disparaissent chaque année et où seulement 90% sont retrouvées en moins d’un mois.
Pour rebondir sur l’avenir assuré du film d’horreur (je joindrais volontiers, au remarquable The Descent l’excellent Rec, dans une autre branche de l’épouvante), je commence tout de même à m’interroger sur l’expansion galopante de ce genre de cinéma (que je suis le premier à apprécier) ; du temps de la Hammer, les films, pour excellents qu’ils pouvaient être, ne sortaient pas dans les salles dites d’exclusivité (ça passait au Styx ou au Midi-Minuit) et demeuraient relativement rares ; aujourd’hui, on en filme à tire-larigot, et ça fait des succès fous (la série des Saw, Hostel, etc.) : je ne suis pas certain que ça ne soit pas un peu malsain et assez significatif…