Franchement, si votre budget est limité ou si Darry Cowl vous exaspère (mais il est plutôt insignifiant, en l’espèce, dans Archimède) il n’est pas primordial de courir après : argument mince, Gabin en grognon scrogneugneu et philosophe cynique (mais n’est pas Diogène qui veut !) et vraiment pas grand chose de prenant dans cette bluette insignifiante.
Pour les films de second rang (qui sortent chez René Chateau) de ces années 50/60, que j’ai vus petit garçon puis adolescent, j’ai un test qui fonctionne assez bien : leur réception par mes deux enfants (25 et 19 ans) : quand ils entrent dans le film, s’en amusent, passent un bon moment, c’est que le film – quel que soit son « statut cinéphilique« , vaut la peine (par exemple Papa, maman, la bonne et moi ou A pied, à cheval et en voiture) : c’est du bon spectacle de samedi soir comme on disait jadis, qui montrent une France paisible, attendrissante de nigauderie, pleine de tous les charmes traditionnels qu’on lui prête.
Eh bien Archimède le clochard ne m’a pas valu l’estime et la connivence de ma progéniture, qui m’a même regardé avec quelque commisération ; cela étant, tout n’est pas à y jeter : il y a même une scène très réussie, lors d’une réception très snob, quand Gabin-Archimède rapporte un toutou égaré à sa maîtresse, Jacqueline Maillan ; pour savoir ce que pouvait être, en 1958, un intérieur de grand bourgeois branché, les disques qu’on y écoutait, le whisky, qu’on découvrait…
Mais vous voyez, ça ne suffit tout de même pas au contentement de l’amateur , à mes yeux…