Excellent film, titre idiot
Je remercie chaleureusement ceux qui m’ont alléché par d’excellents, judicieux, complets commentaires sur ce Flic story que je n’avais jamais vu et qui vaut mieux que son titre idiot ! C’est vraiment très bien fichu, et, malgré qu’on ne puisse ignorer la façon dont ça va (forcément) se terminer, on est tenu en haleine jusqu’au bout par une histoire racontée de façon ingénieuse et intelligente.
Il y a vraiment de quoi être émerveillé par le jeu de Jean-Louis Trintignant, dont les regards, les expressions sont d’une ductilité si forte qu’il parvient à faire presque saisir, en une seconde, la folie hystérique d’Émile Buisson, son invraisemblable cruauté, son absence apparente de toute humanité ; et, naturellement, même si Alain Delon est plutôt bon, il souffre un peu de la comparaison, le personnage de Roger Borniche, d’ailleurs, policier hardi et naturellement (comme d’habitude ! comme toujours ! : la hiérarchie est forcément pusillanime, limitée et exaspérante), naturellement, donc, moins riche et moins intéressant…
Presque tous les acteurs jouent juste, voire très juste (Paul Crauchet, et Maurice Biraud, ce qui est constant, mais aussi Henri Guybet, ce qui est plus rare), à la notable exception de Claudine Auger, qui joue la maîtresse de Borniche, et qui est une des plus grandes gourdes du cinéma français de tous les temps et de Denis Manuel, qui joue Lucien, le flic sadique, constamment dans l’outrance.
Amusante et ethnographique remarque : la concurrence farouche entre le ministère de l’Intérieur (la Sûreté nationale) et la Préfecture de Police qui, dirigée – évidemment – par un Préfet était une police municipale… La guerre des polices ne date pas d’hier…