Terreurs et tremblements
Amateur intermittent de films à la répugnante renommée, j’ai regardé cet Hostel-là sans ennui et même avec un certain intérêt. Comme il y a longtemps que l’on sait que les images les plus gore ne sont pas forcément les plus dérangeantes, depuis que les trucages sont époustouflants de qualité, je me suis avant tout intéressé au déclenchement des évènements, c’est-à-dire à la première partie du film…
Si incroyable que ça puisse (me) paraître, j’ai été jeune et je n’ai pas eu trop de mal à me couler dans la peau de ces adolescents curieux, tout de même un peu trop veules et bas-de-gamme pour permettre une complète identification. Mais l’incroyable suite d’opportunités qui les conduit à se rendre dans cet hôtel slovaque sulfureux est bien sentie et bien venue ; je doute que beaucoup de jeunes gens résisteraient à la torrentueuse attraction des charmantes débauches proposées.
Ce qui me va moins, c’est la fin, qu’on a pu justement jauger comme un simple film d’action et d’évasion ; sans doute ; mais j’y vois aussi l’insupportable mépris étasunien pour les gens de l’Est, encore tous suspects de faire partie de l’Empire du Mal, et bien capables d’avoir organisé un réseau de serials tortureurs (on sait bien qu’aux États-Unis, ces choses-là ne sauraient arriver, ou seraient alors le fait d’individus isolés, possiblement fraîchement immigrés des Carpathes, d’ailleurs).
Sous cette réserve d’agacement, Hostel est un spectacle fort agréable pour qui apprécie les doigts coupés à vif et les énucléations sensationnelles, ce qui est précisément mon cas.