L’auberge rouge

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Purement venimeux

Ah qu’ils sont mauvais, plus mauvais les uns que les autres ! Il n’y en a pas un pour racheter l’autre, comme disaient mes grands-mères ! Et, en plus d’être méchants, ils sont bêtes !

La fantastique galerie de salopards et de crétins qu’Autant-Lara réunit, sur le plateau glacé de l’auberge de Peyrebelle est tout de même d’une stupéfiante intensité !

Mais rien qui surprenne, de la part d’un réalisateur qui disait : Si un film n’a pas de venin, il ne vaut rien. Et là, le venin décape drôlement ! Bourgeois repus, gavés, grotesques, confits de respectabilité étroite et de mépris du pauvre, aubergistes féroces et rapaces, méchants comme des teignes, cruels comme des loups ; moine idiot, borné, froussard ; séminariste benêt, qui s’accommodera bien des massacres parce qu’il a envie de sauter la demoiselle perverse qui a éveillé ses sens…

Qu’est ce que ça fonctionne bien quand la loupe de ce merveilleux misanthrope d’Autant-Lara se pose sur ce sale monde et en distille tous les fumets ! Tous les (bons) films de ce grand réalisateur laissent une sacrée sensation de malaise, parce que son monde est sans espoir, et sans beaucoup de possibilité de rédemption…

Tous mauvais, tous pourris, tous lâches, tous salauds…

Ah ! j’allais presque oublier : il y a un personnage qui n’est pas mauvais : c’est le bûcheron, chassé d’emblée de

l’auberge parce qu’il n’a pas d’argent, qui devra donc son salut à son indigence ; mais, à dire le vrai, rien ne prouve qu’il soit bon !

Et puis il y a aussi le singe.

C’est peu.

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