Oui, oui, c’est très bien…
Chef-d’œuvre ? Voire ! Le film de Minnelli réunit tellement de perfections qu’il en devient à la longue légèrement ennuyeux, parce qu’il est trop long, un peu désinvolte dans un scénario trop prévisible, qui accumule les scènes à faire et que, malgré des dialogues brillants, on n’y accroche pas vraiment, on n’a qu’envie de dire Bravo ! ou Comme c’est bien fait ! ou Impeccable ! et qu’on n’est jamais saisi dans le tourbillon comme Stanley Donen sait en créer, dans Chantons sous la pluie ou Les sept femmes de Barbe-rousse. Il est vrai aussi que le peu que je connais de Minnelli est toujours ainsi : réussi tellement, et légèrement ennuyeux.
L’idée de départ de Tous en scène est plutôt séduisante et bien venue, celle du has been, raccroché presque in extremis par un couple d’amis pour jouer une comédie musicale qui se révélera de plus en plus improbable, ab initio, puis, malheureusement, de plus en plus convenue. La première demi-heure est amusante, drôle, spirituelle, acide, notamment l’accueil de Tony Hunter (Fred Astaire) star dépassée et ringarde, à l’arrivée à New-York du train de Californie vite négligé par des journalistes qu’il croit un instant venus patienter pour lui, et qui attendaient en fait l’éclatante beauté d’Ava Gardner.
La méfiance mutuelle, réciproque que se portent Hunter et la ballerine Gabrielle Gérard (Cyd Charisse), leur attirance dissimulée d’abord, plus éclatante ensuite est davantage convenue, et le happy end final, qui va de pair avec le triomphe public de la comédie musicale, d’abord vilipendée tout cela est, en revanche, d’une certaine banalité. Mais ça n’aurait aucune importance, car on ne demande pas à ce genre de films un récit impeccable, si la musique et les chorégraphies étaient au rendez-vous…
Mais à part That’s entertainement, qui a laissé une trace, les lyrics sont assez banals, et les numéros dansés, parfaitement réussis, un peu languissants…