J’aime beaucoup, dans le genre spectaculairement horrifique, qui est tout de même relativement mineur le cinéma de Sam Raimi ; j’avais été jadis bluffé par Evil dead qui accumulait un paquet d’images immondes avec une verve et un humour notables et j’avais trouvé plus tard Spider-man plein d’inventivité.
J’ai donc regardé, l’autre soir sur Canal + avec une prévention plutôt favorable ce Jusqu’en enfer dont, qui plus est Le Monde avait dit quelque bien, ce qui n’est pas si fréquent pour ce type de films.
Je ne peux pas dire que ce soit ennuyeux, ça se laisse suivre sans difficulté, ni agacement, et la fin est plutôt habilement calculée, et parfaitement épouvantable, mais enfin je trouve que ça ronronne doucement.
Abus des travellings ultra-rapides, sortes de coups de sabre qui placent la caméra à quelques centimètres du visage et prétendent faire surgir l’horreur du gros plan, abus des suppurations, exsudations, giclées de substances diverses et d’immondices inconcevables qui entrainent mécaniquement un sursaut de dégoût, abus de toutes les roublardises d’une bande-son trop prévisible. Et, à part la fin matoise et agréablement déplaisante que j’ai évoquée, scénario par ailleurs assez plon-plon.
Une production de série, en un mot, avec des moyens sans doute importants, et quelques trognes et scènes recommandables… mais enfin, à se paraphraser depuis longtemps, on ne surprend plus…