Une histoire éternelle
Il me semble impossible de ne pas faire figurer, dans la liste de mes films préférés (dite L’immarcescible) un de ces dessins animés de Walt Disney que des générations et des générations de bambins ont traîné voir des parents émerveillés.
Car – ne nous leurrons pas ! – ce sont aussi les parents qui prennent plaisir à voir les monstruosités aussi diverses que toujours renouvelées dispensées par des conteurs sadiques ! Les enfants encaissent généralement assez bien le choc de la transformation de la sublime marâtre glaciale en sorcière verte qui leur rappelle la vieille cousine qu’on va visiter au Jour de l’An (je dois dire que je ne sais plus trop si les enfants, fussent-ils bien élevés vont aujourd’hui faire des visites de bons vœux au Jour de l’An).
A part dans des nouilleries sirupeuses comme Bambi, le talent de Disney
, c’est d’avoir forcé sur les peurs, les décors d’épouvante et les méchancetés abominables ; c’est d’avoir fait vivre les Sept nains dans une crasse immonde (où tous les enfants se retrouvent, eux à qui on intime si souvent l’ordre de ranger leur chambre, de se laver les mains, de ne pas sauter sur les lits, etc.) ; c’est d’avoir rendu la forêt hostile et les éléments déchainés.
Et d’avoir fait arranger tout ça par un grand pendard de Prince Charmant qui aura durablement détraqué l’imaginaire des petites filles depuis – au moins ! – 1937.
Rien que pour ces sauvages vertus, grâce lui soit rendue !