Comme beaucoup , je pense, j’étais excité comme une puce à l’idée de revoir à la télévision ce Borsalino qui avait enchanté mon année 1970 et qui apparaissait mythique à tous égards, de la confrontation réussie de Delon et de Belmondo à la musique inoubliée de Claude Bolling en passant par la reconstitution soignée du Marseille des Années Trente. Il n’y avait pas jusqu’à la rareté du film (non diffusé à la télé depuis près de vingt ans, comme il est rappelé ici et là) qui contribuait à nous donner ce délicieux frisson de plaisir qui fait les bonnes soirées.
L’enregistreur de DVD congrûment alimenté, nous nous sommes installés, ma femme et moi devant notre téléviseur…et nous nous sommes vite aperçus que le mythe s’écroulait à la vitesse du déchirement de la coque du Titanic.
Que c’est lourd, emphatique, verbeux, surjoué ! Que l’intrigue est niaise et prétentieuse ! Même la musique, omniprésente, finit par être exaspérante, à force d’être déclinée à toutes les sauces !
Sans en être du tout amateur, j’ai vu, jadis un ou deux films joué par Terence Hill et Bud Spencer : eh bien c’est exactement ce à quoi j’ai pensé : une fausse complicité, des blagues tirées par les cheveux, une bonne humeur artificielle…
Je suis peut-être encore, ce soir, sous le coup de la déception, et ça vaut peut-être plus 3 que 2 ; mais une chose est certaine : s’il paraît, je n’achèterai pas le DVD ! Et je vais faire acte iconoclastique : à ce premier opus, je préfère largement le second, Borsalino & Co., avec le seul Delon, plus violent, voire plus cruel, mieux raconté, même si, dans un grand élan politiquement correct il fait de Siffredi une sorte de rempart humaniste et démocrate aux agissements des méchants fâchistes, alors que, dans la réalité historique, Carbone et Spirito (Siffredi et Capella) étaient, en fait les hommes de mains de Simon Sabiani, qui fut député communiste, adjoint au maire de Marseille, puis rejoignit le P.P.F. de Jacques Doriot et fut le leader de la Collaboration marseillaise… (mais ceci est de l’Histoire…)
Bon, bref… Vous tous qui avez vu Borsalino hier soir, bien franchement, qu’est-ce que vous en dites ?