Braveheart

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Criant de crudité !

Alléché par la qualité d’originalité et de mise en scène du récent Apocalypto, j’ai voulu voir à quoi ressemblait ce premier film de Mel Gibson, dont les Oscars paraissaient avoir fait grand état, et, pour trois francs, six sous (je ne vais tout de même pas me mettre à jargonner en euros pour une histoire qui se passe au début du 14ème siècle, non ?), pour quatre maravédis, donc, je me suis procuré Braveheart.

Le sujet, qui met en scène nos traditionnels alliés écossais comme l’infâme Anglais (l’histoire se passe AVANT la Guerre de Cent ans, je vais y revenir, mais l’Anglais est déjà infâme : on sent poindre non seulement le tortureur de Jeanne d’Arc, mais aussi le massacreur de Waterloo, le fourbe de Fachoda, le lâcheur de Dunkerque, le torpilleur de Mers-el-Kébir…), le sujet, donc, me semblait bien sympathique : la sédition et la révolte contre un souverain cruel mais habile, Edouard Ier d’une sorte de héros de l’indépendance, William Wallace.

C’est bien tourné, les paysages d’Ecosse sont agréablement humides (et donnent surtout envie de ne JAMAIS y aller en vacances, sauf pour se geler), les effets de masse sont imposants et les massacres raisonnablement cruels (ces temps étaient rudes).

Mais enfin, tout cela, qui est à prétentions historiques laisse un peu sur sa faim ; il faut tout de même penser qu’à la même époque, en France, c’est le terreau des Rois maudits qui se prépare, puisque si Philippe le Bel meurt en 1314, alors que Wallace est exécuté en 1305, la jeune femme d’Edouard II, l’homosexuel capon, interprétée par Sophie Marceau, c’est bien La Louve de France, Isabelle, fille de Philippe le Bel, par qui la Guerre de Cent Ans va arriver et contre qui on est bien obligé d’aller chercher la loi salique pour éviter que le Royaume ne tombe aux mains anglaises. (Au fait, compte tenu des âges, toute idylle entre Wallace et la Reine est totalement invraisemblable).

Si, dans Les rois maudits, tout est subtilité et intrigues raffinées, dans Braveheart, le récit est assez sommaire : on sent grossir l’audace et les moyens des Ecossais, tout comme on sent qu’une certaine apogée atteinte, tout va se déliter, ce qui survient. Wallace est trahi, ce qui est un peu la loi du genre…

Bon film, avec de gros moyens et de grosses intentions. De là à rafler cinq Oscars !

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