Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Man of fire

lundi, juin 5th, 2023
L’ange exterminateur.

Presque deux heures et demie pour un film dont on voit assez vite les ressorts dramatiques, c’est trop, évidemment. Dont on voit assez vite les ressorts, allez-vous vous récrier en m’assénant férocement les explications confondantes de la dernière demi-heure ! C’est-à-dire (je révèle tout en vrac) les supercheries du kidnapping de la petite et charmante Pita (Dakota Fanning), en fait organisé par son père Samuel Ramos (Mark Anthony) et son avocat et homme d’affaires Jordan Kalfus (Mickey Rourke) pour éponger des dettes et récupérer beaucoup de pognon ; et naturellement la survie de la gamine, qu’on croyait dur comme fer assassinée…. (suite…)

Quelle joie de vivre !

vendredi, juin 2nd, 2023

Manque de férocité.

René Clément, c’est à peu près ça : un réalisateur auréolé de grands (Au-delà des grilles, Jeux interdits) et bons films (Gervaise ou Paris brûle-t-il ?) mais qui ne réussit pas son coup à tous les coups et qui, aujourd’hui, semble totalement oublié, alors qu’il a remporté d’immenses succès publics et critiques. Quelle joie de vivre ! réalisé grâce à des fonds européens interlopes et sûrement beaucoup italiens, est de ces réalisations élégantes, intelligentes, brillantes mais aussi, d’une certaine façon, superficielles et inutiles qui entourent l’oeuvre d’un metteur en scène de haut niveau. (suite…)

Les petites marguerites

mardi, mai 30th, 2023
Triste époque !

Dieu sait si l’époque était prétentieuse ! L’époque ? Celle de mes vingt ans, celle de la Nouvelle vague, celle des expérimentations, celle où le cinéma avait des ambitions et se voulait encore le 7ème art ; en tout cas pensait avoir de l’importance dans le cheminement des idées. Alors que, sans doute, il ne faisait que suivre cette longue houle irrépressible que nous pouvons tous constater en nous effarant qu’elle existe mais contre quoi il est impossible de se dresser, sauf pour la beauté du geste. Voilà qui peut paraître bien obscur pour qui ne se rappellerait pas que Les petites marguerites, qui date de 1966, ne font que précéder de deux ans ce qu’on a appelé le Printemps de Prague, la tentative désespérée d’Alexandre Dubcek de sauver l’idée même de l’idéologie communiste. Tentative qui dura moins de 8 mois avant que le Pacte de Varsovie ne sifflât la fin de la récréation le 21 août 1968. (suite…)

Illusions perdues

dimanche, mai 28th, 2023

Splendeurs et misères.

Du roman d’Honoré de Balzac, lu, dévoré à ma seizième année, je conservais le souvenir de la remarquable adaptation réalisée pour l’ORTF par Maurice Cazeneuve en 1966, avec Yves Rénier dans le rôle de Lucien de Rubempré ; un feuilleton qui, à juste titre, prenait son temps : 4 épisodes de 100 minutes, plus de 6 heures de film, donc, pour un ouvrage qui est le plus long de toute la Comédie humaine. À noter, d’ailleurs que Cazeneuve réitéra en 1975 avec Splendeurs et misères des courtisanes et, cette fois, Bruno Garcin (6 épisodes de 90 minutes, plus de 7 heures). (suite…)

Jeanne du Barry

jeudi, mai 25th, 2023

« Il y a bien du monde aujourd’hui à Versailles ».

Le bal des actrices ou Polisse, rien qui m’incline à aller regarder un film de Maïwenn, actrice bizarre à l’histoire compliquée et aux positions politiques variées. Et qui, de plus, a eu une relation avec le physiquement immonde Joey Starr. Rien qui me séduise là-dedans. Pourtant deux grands plaisirs qu’elle m’a donnés : celui d’avoir publiquement insulté Julie Gayet, la fille au scooter encombrant et surtout – et surtout -, jouissive, celle d’avoir empoigné par les cheveux et craché au visage de la raclure majuscule Edwy Plenel; le pape autoproclamé du Camp du Bien. (suite…)

Hors de prix

lundi, mai 22nd, 2023

Une anguille bien fichue.

Le sujet, en fait, n’a pas d’importance. Un gentil garçon, Jean Simon (Gad Elmaleh), insignifiant loufiat dans un palace de Biarritz, un type qui n’a jamais rêvé sortir de sa condition servile tombe fortuitement dans le monde de ceux que jusqu’alors il servait. Parce que, par un hasard miraculeux, il a été pris pour un type riche par une de ces écumeuses intéressées qui sillonnent les beaux endroits avec leur beau corps et en font commerce. Irène Mercier (Audrey Tautou) ne songe qu’à une chose : assurer son avenir dans l’aisance, le luxe, l’insouciance.

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L’affaire Thomas Crown

mardi, mai 16th, 2023

Démythifions.

Comment se fait-il que certains films très anciens (je cite au hasard et dans des genres très différents Metropolis – 1927 -, L’Atalante – 1934 -, La belle équipe – 1936 -, Autant en emporte le vent -1939 – demeurent d’une modernité éclatante et que d’autres, bien plus récents, comme L’affaire Thomas Crown  –1968 – soient d’une ringardise absolue ? Ce mystère ne vient pas de la dégaine des acteurs, de la forme des automobiles, de la singularité des dialogues et moins encore de la qualité technique des images. Mais plutôt, peut-être d’une volonté de faire moderne, c’est-à-dire de se conformer à ou même de vouloir créer la mode. La mode, c’est ce qui se démode, écrivait Jean Cocteau et Gabrielle Chanel surabondait : La mode se démode, le style, jamais. (suite…)

Juno

dimanche, mai 14th, 2023

Au centre commercial.

Au moins voilà un scénario original et, d’une certaine façon, complexe et intelligent. Et l’actrice principale, Ellen Page remarquable ; ayant écrit cela, je lis, dans un long article de Wikipédia qu’Ellen est devenu assez rapidement Elliott et se présente comme une icône de la cause transsexuelle, ce qui me glace beaucoup. Mais je ne reviens pas là-dessus : l’acteur, ou l’actrice ou je ne sais quoi, a de grandes qualités et porte avec talent une histoire qui dénote plutôt bien avec les habituels films de collège étasuniens. (suite…)

King Kong 2005

jeudi, mai 11th, 2023

L’équipée sauvage.

Je ne suis pas particulièrement amateur de l’histoire mythique de King Kong, mais il faut bien que j’admette qu’elle a suffisamment marqué l’histoire du cinéma pour susciter trois films qui ont eu un grand succès, sans même compter les séquelles (Le fils de King Kong)ou les pseudopodes (King Kong vs. Godzilla). Trois films, donc King Kong l’ancêtre d’Ernest B. Schoedsack en 1933, King Kong le remake de John Guillermin en 1976 et enfin King Kong rénové de Peter Jackson en 2005. Avec, à chaque fois, l’amélioration évidente des effets spéciaux qui finissent, on a bien raison de le dire, par envahir tout l’espace et à priver le film de son sens au bénéfice du spectacle qu’il donne. (suite…)

Jeux d’enfants

mercredi, mai 10th, 2023

Les deux nigauds.

Un des films les plus nunuches, les plus niais, les plus ridicules de ma longue vie de cinéphage. Au mieux, dans les quelques séquences du début, c’est un copier/coller du Fabuleux destin d’Amélie Poulain de ses images mordorées, vertes et jaunes, de ses gros plans brutaux et de ses coups de zoom incompréhensibles ; de ces petits bouts d’anecdotes enfantines, séquences tristes obligées. Les parents présents comme ceux d’Amélie, enfoncés dans leur malédiction et leur tristesse ; ainsi la mère (Emmanuelle Grönvold) du héros Julien (Guillaume Canet), frappée d’un cancer, qui disparaîtra vite mais laissera son fils et son mari (Gérard Watkins) inconsolables. (suite…)