Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Hamburger film sandwich

vendredi, juin 25th, 2021

Garçon, remettez-nous ça !

Je n’ai pas le souvenir d’avoir jamais vu quelque chose de comparable au cinéma. Ce n’est pas vraiment un film à sketches, bien qu’il comporte une vingtaine de parties ; mais certaines ne durent que deux minutes, une autre (la parodie de film de kung-fu) une demi-heure ; et ça part dans tous les sens, on aurait donc bien du mal à déceler une ligne, une idée directrice sinon le parti-pris d’utiliser toutes les recettes du style farfelu. En cherchant bien, on peut trouver certaines analogies avec des magazines complétement timbrés et nettement antérieurs à Hamburger film sandwich – bizarrement intitulé ainsi en France, alors que le titre originel est The Kentucky Fried Movie. (suite…)

All inclusive

mercredi, juin 23rd, 2021

C’est un nid charmant…

De l’œuvre magistrale de Fabien Onteniente, un des réalisateurs les plus bankables du cinéma français (à un point tel que, même lorsque un de ses coûteux films fait un bide magistral, il trouve la fois suivante encore des producteurs pour en financer d’autres), de l’œuvre d’Onteniente donc, je n’avais vu jusqu’à présent que deux opus, Camping et Camping 2. J’avais collé au premier la note royale de 1, au second, l’infamie du 0. De bons esprits ont écrit ici et là que Camping 3 était sans contestation le pire de la série, ce qui laisse à penser, mais je ne suis pas allé vérifier sur pièces.

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Golem, le tueur de Londres

lundi, juin 21st, 2021

Fonds de cuve.

Ah c’est certain, l’Angleterre inquiétante de la fin du 19ème siècle a de quoi ficher les chocottes à tout le monde. La prospérité matérielle, le sentiment d’avoir mis à bas l’éternelle France rivale, l’expansion économique démesurée conjuguée à la frustration intime, l’hypocrisie sociale, la bonne conscience, le sentiment de faire partie d’une sorte de peuple élu ne nouant que le minimum de contact, voilà qui peut donner une sorte de gloriole et de sentiment de pouvoir exhiber au monde tout et n’importe quoi. Époque des histoires fantasmagoriques dont le chef-d’œuvre est le Dracula de Bram Stoker et de Joseph Merrick, l’Elephant man de David Lynch, mais aussi des exploits sanguinolents de Jack l’éventreur..

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Ariel

samedi, juin 19th, 2021

Grise Baltique.

Qu’est-ce que je connaissais de la Finlande avant d’avoir regardé le film d’Aki Kaurismäki ? Que, sous la conduite du général Mannerheim, le pays avait longuement et courageusement résisté à l’Armée rouge entre décembre 1939 et mars 1940, que la langue finnoise n’est nullement scandinave mais bien plus proche de la langue hongroise, et que le pays avait suscité des générations et des générations de grands athlètes en fond (Paavo Nurmi, Ville Ritola, Lasse Viren) et au lancer du javelot (Jonni Myyrä, Matti Järvinen, Pauli Nevala, etc.). Ah, aussi que c’était un des membres de l‘Union européenne (mais il y en a tant et on se demande ce qu’on a de commun avec beaucoup d’entre eux…).

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La cage dorée

mardi, juin 15th, 2021

Pour ceux qui aiment le fado.

Le film contient tout à la fois le petit charme et les grands défauts de tous les récits qui se fondent sur des souvenirs personnels mais qui doivent bien compléter leur maigreur narrative par un bout d’intrigue qui se veut malin, voire habile. Le meilleur – l’acceptable et le sympathique en tout cas – est ce qui relate la vie, les habitudes, les coutumes, la vitalité d’un petit monde portugais installé à Paris ; le moins bon – le bien moins bon – est tout ce que le réalisateur Ruben Alves brode autour de son sujet de base pour faire avancer son histoire et ne pas le limiter à une sorte d’exploration documentaire de cette communauté étrangère si solide, travailleuse et soudée. (suite…)

Voyage surprise

dimanche, juin 13th, 2021

N’a rien pour étonner.

Tout le monde, à un moment donné, a voulu réaliser un film étrange, biscornu, foutraque, nonsensique, partant dans tous les sens et n’acceptant aucune des règles un peu corsetées du récit classique. Le succès de scandale de Dada et du surréalisme a longuement impressionné beaucoup de créateurs et bien des gens ont cru qu’en employant l’écriture automatique et en publiant des cadavres exquis à tire-larigot ils faisaient œuvre importante en méprisant les sentiers battus. Et pourtant, dans ma longue carrière de lecteur passionné, je n’ai jamais rencontré quiconque qui m’ait parlé de Nadja, le récit emblématique d’André Breton. C’est dire si les briseurs de cadres sont finalement les meilleurs élèves du conformisme. (suite…)

Les Tuche 3

mercredi, juin 9th, 2021

De belles années s’annoncent.

S’agissant de mon hygiène mentale, je voulais savoir si je pouvais regarder quelque chose comme ça, c’est-à-dire descendre encore au dessous du Zéro dont j’avais affublé les deux premiers films de la série des Tuche. En vieillissant, on est continuellement contraint de se vérifier, se contrôler, s’examiner pour constater l’inéluctable dégénérescence cervicale (intellectuelle, si vous préférez, mais ça ne trompe personne) qui survient au delà de la soixantaine. Remarquez, les jeunes, ne vous réjouissez pas trop vite : selon les meilleures autorités scientifiques, la sclérose du cristallin commence à 18 ans).

 

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Toto le héros

mardi, juin 8th, 2021

Une vie d’une indicible peur.

Il faut être assez sûr de soi et même assez gonflé pour réaliser son premier long métrage avec une structure de récit aussi complexe. On saurait gré de son audace à Jaco van Dormael si Toto le héros était une parfaite réussite, parce qu’il est vraiment bien sympathique qu’un jeune metteur en scène (34 ans lors de la présentation du film) ait de l’ambition et sorte des sentiers battus et rebattus des sujets de société qui font les soirées dominicales des chaînes de télévision majeures. Mais pour partir dans la grande aventure il me semble qu’il faut avoir un peu mieux préparé son havresac et y avoir savamment réparti les masses pour l’équilibrer. (suite…)

71 fragments d’une chronologie du hasard

jeudi, juin 3rd, 2021

Exercice de styles.

Si intéressé que je suis par le cinéma violent, brutal, desséché souvent, avide d’amertume et même souvent aigre de Michael Haneke, je ne peux pas ne pas voir qu’il réalise souvent davantage des épures que des films. Surtout, sans doute au début de sa carrière, avec une sorte de dureté, de rectitude, de goût du scrupule qu’on pourrait presque dire prussien si on ne savait que le réalisateur, né à Munich a vécu en Autriche et qu’il a beaucoup tourné sous l’orientation de la romancière écorchée vive Elfriede Jelinek qui est tout de même une des plus parfaites incarnations de la haine de soi qu’on puisse imaginer. À partir d’un tel brasier, il n’est pas impossible qu’on puisse réaliser – avec talent, ça va de soi – des films qui sont des brûlots, des films dérangeants et qu’on y réussisse souvent. (suite…)

Retour chez ma mère

jeudi, juin 3rd, 2021

À Dandin, Dandin et demi !

S’il n’est pas très élégant de se citer, il y a des tas de fois où c’est bien pratique et où ça évite de redire (souvent moins clairement) les mêmes choses. Voilà donc bien ce que j’écrivais en mars 2019, sur le film d’Éric Lavaine intitulé Barbecue : Au final une pitrerie formatée pour les assoupissants dimanches soir de TF1. Remarquez, c’est bien comme ça, sur cette chaîne, à cette heure et dans cet esprit que je l’aie vue. Je n’avais jusque là entendu parler ni du film, ni de son auteur et je m’en étais fort bien porté. Mais la paresse est mauvaise conseillère.

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