Comment comprendre qu’un truc aussi innommable que le hamburger graisseux soit parvenu au succès total, global, mondial et règne sur les cinq continents sans partage ? Quelle peine j’ai eue en apprenant qu’au début du dégel soviétique, une des premières implantations du Monde prétendu libre à Moscou fut un MacDonald, alors que j’espérais de toutes mes forces que la Vieille Russie résisterait à cet abominable tsunami ! Je n’en ai goûté que deux fois dans ma vie, une parce que mon fils, alors âgé de neuf ans et fêtant son anniversaire avait obtenu que nous invitions une bande de ses copains dans une partie privatisée d’une de ces gargotes (avec ballons de baudruche compris), l’autre parce que sur un chemin de plage nous n’avons trouvé que ça. Je précise que mes enfants, l’adolescence passée et la vie professionnelle venue, ont rejeté aux limbes extérieures toute cette mangeaille étasunienne, qui nous empoisonne autant que la mixture Coca-Cola. (suite…)
Archive for the ‘Chroniques de films’ Category
Le fondateur
mercredi, mai 5th, 2021Police judiciaire
lundi, mai 3rd, 2021Du peu notoire Maurice de Canonge, dont je n’avais vu jusque là que les bien médiocres Trois de la Canebière, provençalade essoufflée, voici une bien bonne surprise. Découverte par hasard, cette Police judiciaire ne se hausse pas du col, ne se prend pas pour ce qu’elle n’est pas, réunit au générique une bonne panoplie de seconds rôles, constitue un des bons exemples de ce que pouvait être le cinéma du samedi soir : une occasion agréable de se distraire, de frémir, de s’amuser sur des récits sans complication et sans prétention, mais bien menés, vifs, attrayants, agréables à suivre où, à la fin, les bons triomphent et où les mauvais sont punis. (suite…)
Le messager
vendredi, avril 30th, 2021Rien n’est jamais de la faute d’une femme
On a beau dire et même on peut maugréer tout ce que l’on veut, il y a, chez les Français (et sans doute chez beaucoup d’autres peuples) une fascination admirative et agacée pour l’Angleterre, pour la campagne anglaise, pour l’exquise élégance de ses pelouses, pour la correction stylée de ses domestiques, pour la coutume étrange d’ingurgiter rituellement cette sorte d’eau chaude peu sapide qui s’appelle le thé, pour la singularité de sa pratique de sports à peu près incompréhensibles au reste du monde (le cricket, cela va de soi). La situation géographique du pays, ni trop près, ni trop loin du Continent y est naturellement pour beaucoup, mais aussi et tout au moins autant, son histoire particulière.
Les neiges de Grenoble
mercredi, avril 28th, 2021Il est décidément bien difficile de faire vivre les instants assez magiques de ces journées quadriennales où les triomphes – et les déceptions – des champions, la beauté des images sportives, l’atmosphère enfiévrée des sites de compétitions constituent – sont censées constituer – des parenthèses enchantées dans la grise permanence des préoccupations du monde. Avec Treize jours en France,Claude Lelouch et François Reichenbach, dans un film sans commentaire écrit, ne cessaient d’hésiter sans cohérence entre la relation des épreuves et la mise en valeur de l’ambiance qui prévalait alors dans la capitale du Dauphiné. (suite…)
Dracula et ses femmes vampires
lundi, avril 26th, 2021L’aube tardive.
Ne pas se fier au titre roublard et racoleur, qui peut laisser penser, vu l’époque du tournage (1974), à un petit soupçon de jolies filles dénudées. Ne pas oublier que le réalisateur Dan Curtis est plutôt un tâcheron spécialisé dans le film d’épouvante pour la télévision ; et c’est d’ailleurs ainsi qu’a été conçu Dracula et ses femmes vampires avant, paraît-il d’être projeté en Europe sur grand écran. Mais surtout se demander pourquoi on a là réalisé une adaptation assez fidèle, mais plutôt fauchée, du roman initial en y introduisant ce que Francis Ford Coppola placera ultérieurement comme élément déterminant : la nostalgie du bonheur conjugal, que le vampire imagine pouvoir retrouver avec Lucy Westenra (Fiona Lewis), sosie de sa femme jadis disparue on ne sait trop comment. (suite…)
Les cicatrices de Dracula
lundi, avril 26th, 2021Du sang, de la volupté et de la mort.
L’opinion générale est donc que les deux derniers films de la saga Dracula mise en scène par la Hammer ne valent pas tripette et qu’il faut les jeter à la voirie. Je dois dire que je partageais ce point de vue après les avoir découverts au cinéma en 1970. Comme tout le monde, je demeurais dans la fascination absolue du chef-d’œuvre du genre, Le cauchemar de Dracula où l’extraordinaire présence maléfique de Christopher Lee, la qualité des autres interprètes (Peter Cushing), la beauté chatoyante des décors et des éclairages, la vivacité de la réalisation de Terence Fisher permettaient l’aboutissement d’une œuvre insurpassable dans le genre. (suite…)
Une messe pour Dracula
samedi, avril 24th, 2021À force de tirer sur tous les ressorts de la grammaire élémentaire stokerienne et d’en épuiser jusqu’à la corde les ressources, il fallait bien que les scénaristes de la Hammer se résignassent (eh oui…) à relier la riche mythologie du Vampire à une horreur sans doute beaucoup plus réelle : l’invocation du véritable Prince des Ténèbres, dont Dracula n’est finalement qu’un épigone ou, plutôt un représentant presque affadi. On s’étonne presque d’avoir à écrire cela, d’autant que, depuis l’admirable début de la série, lors du Cauchemar, la figure du Comte vampire n’a cessé de se noircir ; mais il est vrai que le spectateur en demande toujours davantage et que ses sens blasés exigent à chaque fois une dose d’horreur supplémentaire.
Dracula et les femmes
samedi, avril 24th, 2021Rien ne vaut la vierge fraîche.
Dracula et les femmes est d’un niveau extrêmement honorable et, malgré le changement de réalisateur, Freddie Francis remplaçant Terence Fisher, parvient à satisfaire agréablement l’amateur des créatures de la nuit. Le film, de fait, accentue la dimension érotique du mythe et montre clairement l’attraction charnelle que le Comte exerce sur les femmes qu’il approche, que ce soient les plus libérées, les plus expérimentées, l’opulente servante d’auberge Zena (Barbara Ewing) ou les vierges les plus innocentes – ou presque -, Maria (Veronica Carlson) nièce de l’évêque de Kleinneberg. L’une et l’autre, dès que la haute silhouette apparaît, sont comme sidérées de désir et se donnent sans la moindre hésitation. Voilà qui est bien conforme à la nature profonde des choses.
Dracula, prince des ténèbres
samedi, avril 24th, 2021Après une nouvelle vision, je baisse de 5 à 4 une note qui était trop élevée par rapport à celle du premier opus de la série des Dracula de la Hammer, l’inoubliable Cauchemar ; c’est plus roublard, plus romanesque, ça joue trop, et de façon un peu mécanique sur les contrastes de personnalités des malheureux touristes égarés en Transylvanie qui, pour leur évident malheur (et notre non moins évident plaisir) n’ont de cesse que de se jeter dans la gueule de la chauve-souris (si je puis oser cette image hardie !). (suite…)
Les maîtresses de Dracula
samedi, avril 24th, 2021Christopher Lee, après Le cauchemar de Dracula de 1958 ayant, paraît-il, décidé de ne plus tourner d’aventure du comte vampire, de peur de se laisser enfermer par le personnage, la Hammer, pour exploiter le filon, demanda à Terence Fisher de réaliser un film s’appuyant sur le mythe, histoire d’attendre que la star se ravise (et Lee s’est tellement ravisé qu’il a tourné par la suite une bonne demie-douzaine d’incarnations filmiques). En 1960 sortait donc assez roublardement un film intitulé, en français, Les maîtresses de Dracula, maîtresses pour faire plus coquin, sans doute, alors que le titre anglais, Les épouses de Dracula, était plus puritain, mais tout aussi fallacieux. (suite…)