Statues à déboulonner.
Il y a tant et tant de canailles déshonorantes sur la scène de la Révolution française que, lorsqu’on est écœuré par le sang qui a tant et tant ruisselé on a presque envie de trouver un personnage un peu moins abominable au milieu de ce misérable ramassis d’assassins. Et c’est ainsi que Georges Danton jouit d’une sorte d’indulgence relative et bénéficie même, à Paris, d’une haute statue, carrefour de l’Odéon, au débouché d’une rue qui porte son nom. Moins sanguinaire que ses complices en barbarie, Hébert, Robespierre, Fouquier-Tinville ? Si l’on veut. Mais enfin, c’est comme si, en Allemagne, on parlait d‘hitlérien modéré. Tout ça ne veut rien dire. Merci au film d’Andrzej Wajda de nous le rappeler de façon brillante et définitive.