Pour n’avoir pas (encore) vu le film originel de Pierre Colombier avec le très extraordinaire Georges Milton de 1930, j’ai quelque scrupule à dire du mal de ce Roi des resquilleurs, remake réalisé en 1945 par Jean Devaivre qui fit une très belle Résistance et une très belle guerre, mais qui n’a pas laissé grande trace au cinéma. Comment dire ? Il faut quitter toute référence avec ce que nous voyons aujourd’hui et nous laisser porter vers le cinéma d’antan. Pourquoi pas, d’ailleurs ? c’est aussi bien que les vertueuses orientations wokistes de notre maintenant : c’est solide, idiot, bêta, sympathique, sans qualité, ni défaut : le cinéma du samedi soir lorsque les veillées n’existaient plus et que la télévision n’existait pas encore. (suite…)
Archive for the ‘Chroniques de films’ Category
Le roi des resquilleurs
jeudi, mai 2nd, 2024Les Parisiennes
vendredi, avril 26th, 2024Ça ne se fait plus beaucoup les films à sketches, où des histoires et des situations disparates, reliées entre elles par un prétexte léger, souvent même funambulesque, parviennent à donner au spectateur un peu de plaisir. Dans les dernières années, je n’ai guère en tête que le Paris de Cédric Klapisch (2008) où le réalisateur scrute plusieurs histoires sans rapports directs les unes avec les autres.
Au fait il y a deux façons de réaliser ce genre de divertissement : un réalisateur qui vous narre plusieurs histoires disparates ; par exemple Adorables créatures de Christian-Jaque en 1952, Le diable et les dix commandements de Julien Duvivier en 1962, ou Sept fois femme de Vittorio De Sica en 1967… Mais on pourrait citer aussi Le plaisir de Max Ophuls en 1952, voire la plupart des films historiques de Sacha Guitry (Les perles de la couronne, Remontons les Champs-Élysées, Si Versailles et Si Paris)…
… Et mourir de plaisir
mardi, avril 23rd, 2024Deux orientations, deux directions pour ce film dont le titre très beau a porté depuis jadis tant de fantasmes : un film qui n’est pas édité en DVD mais dont une génération a vu ou a souhaité voir les développements et les troubles merveilles. Roger Vadim, l‘homme couvert de femmes, comme le fut plus avant Pierre Drieu La Rochelle, puis les fascinantes histoires des vampires homosexuelles créées par Sheridan Le Fanuen 1871 vingt-cinq ans avant que l’immense Bram Stoker pose et établisse la typologie des buveurs de sang en 1897. (suite…)
Les nouveaux aristocrates
samedi, avril 20th, 2024Je crois que l’on ne se souvient plus beaucoup aujourd’hui de Michel de Saint-Pierre , qui connut pourtant, dans les années Cinquante et Soixante, un immense succès. Un peu comme (à gauche, si l’on peut dire) (Gilbert Cesbron (Chiens perdus sans collier) ou (à droite, carrément) (Jean de La Varende) (Nez-de-cuir). Issu d’une vieille famille normande, résistant, royaliste, philosémite (membre de la LICRA), catholique de plus en plus traditionaliste. Contrairement à ce que les gazetiers incultes croient, les positions ne sont jamais simples. (suite…)
Guerre et paix (Bondartchouk)
mardi, avril 16th, 2024D’un roman-fleuve torrentueux, complexe, empli de personnages dont les mentalités ne correspondent pas toujours avec les nôtres, occidentales et souvent mesquines, on peut tirer un résumé qui demeure à la surface des choses, malgré de jolies qualités : c’est le film de King Vidor en 1956, grande machine hollywoodienne où les rôles principaux sont tenus par Mel Ferrer, Henry Fonda et Audrey Hepburn ; qui dure tout de même 3 heures et demie. On peut faire aussi des feuilletons télévisés dont on devine qu’ils ont privilégié les différentes broderies sentimentales en taillant sur l’essentiel : la singularité de la Russie. (suite…)
Adieu Philippine
dimanche, avril 7th, 2024Sur la première demi-heure du film, j’étais tout prêt de m’extasier, de crier au grand film méconnu. Les balades des deux jeunes femmes, Liliane (Yveline Céry) et sa meilleure copine Juliette (Stefania Sabatini) font songer aux meilleurs Truffaut de l’époque (Les bonnes femmes par exemple) et surtout au chef-d’œuvre absolu du genre, Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda. Tout ceci dans un Paris délicieux où ne sévissaient pas l’affreuse Hidalgo et ses amis écologistes, un Paris sans vélos, sans trottinettes et plein de voitures. Un Paris qui vivait et qui était fier d’être Paris. (suite…)
La ligne rouge
samedi, avril 6th, 2024C’est un peu comme une saveur appréciée par tous ceux qui vous entourent, ou presque, et dont vous prenez les goûts et les points de vue au sérieux, mais que vous ne parvenez pas à aimer. Ceci malgré tous les efforts appliqués que vous faites. Je crains que ce soit à peu près irrémédiable et que la poursuite des tentatives pour forcer les choses n’aboutisse qu’aux mêmes résultats négatifs. On peut bien rarement aller au-delà de sa nature profonde, en fin de compte. Ma comparaison gustative n’a d’autre valeur qu’exemplaire ; n’empêche que c’est bien ce genre de réaction que j’ai ressenti en lisant, après coup, les flots dithyrambiques qui ont entouré La ligne rouge de Terrence Malick. (suite…)
L’emprise
mercredi, avril 3rd, 2024Philip Carey (Leslie Howard) jouit d’une petite aisance financière mais il est affligé d’une infirmité qui le paralyse et l’inhibe : un pied bot. Il aurait passionnément aimé être un grand peintre, est venu vivre à Paris pour y apprendre et y être consacré, mais le jugement de son professeur est absolument sans appel : Vous n’avez aucun talent et n’en aurez jamais !. Changement de cap et installation à Londres où il entreprend des études de médecine. Il a pour amis de joyeux lurons de son âge, notamment Harry Griffiths (Reginald Denny) et Cyril Dunsford (Reginald Sheffield), francs-buveurs et coureurs de filles. Mais Philip, timide, complexé, persuadé qu’il ne pourra jamais plaire à une femme demeure sur la touche. (suite…)
Un missionnaire
dimanche, mars 31st, 2024Édifiant, sympathique et ennuyeux.
Maurice Cloche, bien qu’il ait tourné entre 1935 et 1973 une bonne quarantaine de films – dont certains ont connu le succès – est aujourd’hui bien oublié de nos mémoires. Il s’est appuyé sur des sujets très différents : les filles perdues (Marchand de filles 1957, Filles de nuit 1959), les pensionnats, maisons de correction (La cage aux filles 1949, Quand vient l’amour 1956 Prisons de femmes 1958), plusieurs films policiers ou d’espionnage (Requiem pour un caïd 1964, Coplan, agent secret FX 18 1964, Le vicomte règle ses comptes 1967, Le tueur aime les bonbons 1968). (suite…)
Kung-fu master
vendredi, mars 22nd, 2024Quand Agnès Varda n’a pas un scénario intelligent et original (Cléo de 5 à 7, Le bonheur, Sans toit ni loi), elle tombe facilement dans le pathos et l’insignifiance (La pointe courte, L’une chante, l’autre pas). Naturellement j’exclue de ce propos les documentaires ou quasi-documentaires, généralement très réussis (Daguerréotypes, Jacquot de Nantes, Les glaneurs et la glaneuse) qui relèvent d’une autre logique et d’un autre regard. Mais dans tous les cas, bons et mauvais films, il y a toujours une sensibilité particulière, celle de la photographie, puisque la dame a été, à la base, une photographe. (suite…)