Faire gaffe au Grand méchant loup !
Et voilà le Chabrol qu’on aime et qui, en tout cas, fait passer un bon moment ! Un cinéaste sans beaucoup de génie, mais qui aime tourner, sait tourner et, lorsqu’il n’est pas empuanti par son aversion anti-bourgeoise, est capable de fabriquer de vrais bijoux, cyniques ou tendres (La femme infidèle ou Le boucher), mais aussi de très bons films distrayants, presque glaçants (Violette Nozière, L’enfer, La cérémonie). Mais il y a aussi le Chabrol des sarcasmes – souvent bien ratés – du type Les godelureaux, Le Tigre se parfume à la dynamite ou Docteur Popaul – ou plus ou moins réussis – L’Inspecteur Lavardin. Et aussi le Chabrol narquois, pétillant, funambule. Et c’est alors un réalisateur qui ne se prend pas au sérieux, filme parce qu’il aime filmer, choisit les acteurs qu’il aime, qu’il admire, avec qui il est bien, se donne les coudées franches et bâtit en riant une intrigue invraisemblable. (suite…)