Ascenseur pour l’échafaud.
C’est peut-être bien – c’est sans doute bien – cette nuit-là, cette nuit de l’été qu’est mort l’Ancien Régime. Certainement par l’évidence que l’Assemblée législative, qui succédera à l’Assemblée constituante quelque trois mois plus tard, va par un effet de pente, abolir la monarchie traditionnelle et proclamer la République ; mais surtout parce que quelque chose d’inimaginable s’est passé : la rupture du lien de nature presque religieuse qui unissait le Roi et son peuple. Le Roi de France qui était quelque chose comme l’intermédiaire entre Dieu et les hommes, entre Divinité et Humanité. Dans toute relation de cette nature, il peut y avoir profanation : c’est ce qui se passait lorsque Jacques Clément assassinait Henri III, Ravaillac poignardait Henri IV, ou Damiens tentait de tuer Louis XV. Mais il n’est pas possible de retirer au Roi la majesté, faute de quoi l’édifice s’écroule. Pour qu’il y ait profanation, il faut qu’il y ait ordre établi. (suite…)